Contrairement à ce qui pouvait être craint, les nouvelles dispositions fiscales n'ont en rien altéré l'attrait des épargnants pour l'assurance-vie. C'est ainsi que de 1 130 milliards d'euros en 2008, l'encours global atteint plus de 1 700 milliards d'euros 10 ans plus tard. Il est vrai que face à certains placements financiers concurrents, tels les livrets réglementés, l'assurance-vie continue de proposer une épargne attractive. Même l'érosion du rendement des fonds en euros constaté depuis plusieurs années ne parvient pas à détourner les épargnants de l'assurance-vie.

    • Un certain brouillage de la part des assureurs
    • Un classement sans réelles surprises
    • Des rémunérations 2018 proches de celles de 2017
    • Les épargnants de plus en plus attirés par les unités de compte
    • Des prévisions favorables pour l'année 2019

    Un certain brouillage de la part des assureurs

    Cela fait quelque temps que l'on constate de la part des assureurs une certaine volonté de brouiller les cartes. Les taux moyens de rendement connaissent ainsi de profondes disparités sur des produits en apparence équivalents, les taux minimums ne sont pas toujours indiqués, ce pas plus que les rémunérations des anciens contrats.
    S'ajoutent les restrictions de plus en plus marquées sur l'accès aux fonds en euros, les assureurs imposants de plus en plus souvent une partie de souscription en unités de compte.

    Un classement sans réelles surprises

    Comme les années précédentes, ce sont les banques traditionnelles qui servent les rémunérations les plus faibles. Les banques en ligne figurent pour leur part dans le milieu du classement alors que les bancassureurs sont celles qui affichent les meilleures performances.

    Les trois meilleures rémunérations 2018 sont servies par :

    • 3,2 % pour Suravenir-Primonial, fonds en euros Sécurité Pierre Euro proposés dans le contrat Sérénipierre — 3,4 % en 2017
    • 3,1 % pour Garance Mutuelle avec le contrat Garance Epargne — Stable par rapport à 2017
    • 2,9 % pour Spirica (Crédit Agricole Assurances), fonds euros du contrat Netlife — 3 % en 2017
      Allianz, Generali et Axa sont au pied du podium avec respectivement 2,8 %, 2,5 % et 2,44 %.
      Vient ensuite le gros du peloton avec une rémunération aux environs de 2 %. Parmi ces contrats :
    • Aviva-Safer avec 2,25 %
    • Axa-Agipi avec 2,1 %
    • Carac avec 2 %
    • Apicil Epargne avec 2,01 %

      Parmi les contrats affichant les gains les plus faibles, dont de nombreuses banques traditionnelles :

    • CNP Assurances avec 1,4 %
    • Banque postale avec 1,4 %
    • Banque populaire avec 1,25 %

    Ce sont au total plus de 200 contrats qui sont proposés sur le marché, ce même si moins de la moitié concentre l'essentiel de l'encours.

    Des rémunérations 2018 proches de celles de 2017


    Malgré les prévisions d'une baisse attendue comme devant être homogène, les écarts de rendement demeurent très importants en ce qui concerne les fonds euros classiques, soit ceux accessibles au plus grand nombre d'épargnants.
    Ces écarts sont liés à trois facteurs principaux que sont :

    • La stratégie de placements financiers
    • Le niveau de prudence
    • La hauteur des frais de gestion

    Comme en 2017, les fonds classiques affichant les meilleurs taux se situent entre 2,50 % pour les meilleurs et 1 % pour les plus faibles.
    Les fonds des associations d'épargnants, les petits assureurs mutualistes ainsi que les courtiers en ligne sont les acteurs qui affichent les meilleures rémunérations. Les fonds d'entrée de gamme proposée par les groupes bancaires figurent pour leur part en queue du classement.
    Dans l'ensemble, les rémunérations 2018 restent très proches de celles de l'année précédente. Les contrats qui figurent en haut du classement sont également quasiment identiques à ceux de 2017. Les occupants des places situées au plus bas du classement sont là aussi quasiment les mêmes que l'an passé.

    Les épargnants de plus en plus attirés par les unités de compte

    Les chiffres 2018 de la FFA révèlent une souscription record en ce qui concerne les unités de compte avec 39,5 milliards d'euros. Que cette orientation soit volontaire ou qu'elle fasse suite à l'incitation appuyée de la part des assureurs, les faits sont là.
    Comme le prouvent les meilleures performances des fonds en euros, ce type de placement est très loin d'avoir dit ses derniers mots. Cette déduction est d'autant plus vérifiable que les fonds dynamiques en euros prennent une place croissante. Associés à un placement au capital garanti, les fonds dynamiques en euros affichent en effet d'excellentes rémunérations. Hélas pour les épargnants, la part de souscription allouée à ce type de fonds est volontairement bridée. Les assureurs imposent en effet un minimum de souscription en unités de compte sur les marchés financiers, ce qui s'accompagne d'une part de risque.
    Cette recomposition d'un contrat d'assurance-vie demande le plus souvent un pilotage sous forme d'un mandat de gestion ou du moins une gestion profilée. Cette obligation de gérer au plus près son contrat s'accompagne mécaniquement de frais plus ou moins importants suivant la solution choisie. Les épargnants avertis peuvent toutefois opter pour la gestion libre en exploitant la puissance des outils informatiques mis à la disposition.

    Des prévisions favorables pour l'année 2019

    Les premiers chiffres publiés par la fédération française de l'assurance (FFA) sont autant de signes encourageants pour les assureurs, mais surtout pour les épargnants. Sans préjuger pour autant du résultat final, il semblerait que la collecte nette de l'assurance-vie 2019 soit sensiblement supérieure à celle de l'année précédente.
    Dans un contexte économique trouble, nombreux sont les épargnants à considérer que l'assurance-vie reste le meilleur rempart face aux incertitudes et à l'inflation. La crise des gilets jaunes amorcée fin 2018 semble avoir renforcé l'inquiétude des ménages. Face à ce climat social tendu, nombreux sont les épargnants qui souscrivent une assurance-vie en fonds euros et s'assure ainsi la garantie de leur capital.
    Les livrets réglementés ne proposant qu'une faible rémunération, avec de plus sans plafonnement des dépôts, c'est l'assurance-vie qui est privilégiée en tant que placement à moyen long terme.

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    Rédaction meilleurtaux Placement