La Banque de France a déploré le désintéressement général dont le livret d’épargne populaire fait l’objet actuellement. Le gouverneur de la banque centrale en Hexagone, M. François Villeroy de Galhau, a en effet déclaré que le LEP devrait être promu plus qu’il ne l’est actuellement, tout comme les solutions bancaires à destination des ménages modestes.
Les marchés financiers ont retrouvé de leur vigueur en 2017. Dans la foulée, le patrimoine financier des Français a bondi durant la même année, en franchissant ainsi la barre des 5 000 milliards d’euros. En effet, un patrimoine financier total de 5 014 milliards d’euros a été enregistré au terme du mois de décembre de l’année 2017.
Malgré cette hausse de 5,2% d’une année à l’autre, certains placements réglementaires sont moins évoqués, car ils ne constituent qu’une infime partie de cette enveloppe globale. C’est le cas du livret d’épargne populaire (LEP).
ImportantLe gouverneur de la Banque de France a alors regretté cette situation, en affirmant que ce livret devrait être davantage encouragé, au même titre que les offres bancaires qui s’adressent aux ménages les plus modestes en France.
Le LEP est le livret le plus délaissé de tous
Sur les 5 014 milliards d’euros d’épargne des Français en 2017, l’épargne réglementée ne représente que 733 milliards d’euros. Et encore, le rebond du livret A en 2017 a tiré ces chiffres vers le haut.
En augmentant de 3,3%, celui-ci a contribué à la hausse de 2,5% de l’épargne réglementée en général. En revanche, parmi ces placements réglementés, le Livret d’épargne populaire (LEP) désintéresse complètement les épargnants.
Rappel sur le livret d’épargne populaire
Il est important de rappeler que ce placement est destiné aux ménages ayant des revenus modestes. Il s’adresse aux personnes seules dont les revenus annuels sont inférieurs à 19 468 euros et aux couples gagnant moins de 29 863 euros en une année.
Entièrement défiscalisé, ce livret est soumis à un plafond de 7 700 euros. Malgré son taux de rémunération à hauteur de 1,25%, il désintéresse les Français. À titre d’illustration, le livret A est rémunéré à 0,75% hors inflation.
Qu’est-ce qui explique ce désintérêt général ?
Depuis 2008, le niveau des encours et le nombre de ce type de livrets d’épargne ont reculé de 30%. En effet, on ne recense plus que 9 millions de LEP, pour un total d’encours de 44 milliards d’euros. En parallèle, les assurances-vie, les dépôts et les autres épargnes réglementées ont totalisé 64,6 milliards de collectes en 2017.
Devant ce constat, le gouverneur souhaite se focaliser sur le sujet en annonçant que :
Le LEP est peu développé. C’est l’une de nos priorités.
François Villeroy de Galhau
Parmi les explications les plus plausibles figure la difficulté de vérification de ces revenus annuels. Les banques ont du mal à déterminer si les revenus des prétendants au LEP sont réellement en deçà du seuil d’éligibilité. Ainsi, elles sont moins enclines à mettre cette offre en avant. Sur ce point, M. Villeroy de Galhau a affirmé que la simplification de ces vérifications doit être rendue possible, car elle l’est.