Une baisse inévitable, mais encadrée du taux du Livret d’épargne populaire

    À partir du 1er août, le taux du Livret d’épargne populaire (LEP) sera révisé à la baisse, conséquence d’une inflation durablement faible en 2025. Cette diminution remet en cause la rentabilité actuelle de ce produit destiné aux ménages modestes. Toutefois, des mécanismes de calcul spécifiques et certains ajustements réglementaires permettent d’en limiter la dépréciation.

    Une inflation en net ralentissement en cause

    Le repli attendu du taux du LEP s’explique avant tout par le net ralentissement de la hausse des prix à la consommation. D’après les données provisoires de l’Insee, l’inflation annuelle est restée exceptionnellement modérée depuis le début de l’année, oscillant entre 0,7 % et 1,6 %, et atteignant seulement 0,7 % en mai. Ce climat de stabilité influence directement le calcul du futur rendement de ce livret d’épargne, fondé sur la moyenne de l’inflation hors tabac sur la première moitié de l’année.

    Avec cinq mois déjà consolidés, cette moyenne provisoire s’élève à 0,9 %. Si cette dynamique se maintient en juin, la rémunération pourrait être ramenée sous le seuil symbolique de 1 %, contre 3,5 % actuellement. Une perspective préoccupante pour les titulaires du livret, en particulier les foyers modestes, pour qui ce produit constitue une des rares formes de placement sécurisé.

    Livret : 5,60 % pendant 2 mois !

    Un mécanisme protecteur contre l’effondrement du rendement

    Bien que les projections laissent entrevoir un recul significatif du taux du LEP, une chute excessive est écartée grâce aux garde-fous prévus par l’arrêté du 27 janvier 2021. Ledit texte établit un différentiel minimal entre le barème du LEP et celui du Livret A, limité à 0,5 point. Par conséquent, même si le rendement du Livret A est révisé à la baisse – possiblement autour de 1,7 % – celui du LEP ne pourra descendre en dessous de 2,2 %. Ce seuil réglementaire garantit un minimum de rémunération, évitant une érosion trop brutale de la valeur de l’épargne.

    Au-delà des mécanismes automatiques, les autorités disposent d’une certaine latitude pour moduler le taux du LEP en fonction de considérations économiques et sociales. Le gouverneur de la Banque de France et Bercy peuvent en effet choisir de s’écarter de la stricte application de la formule. Une telle décision avait déjà été prise lors des quatre révisions consécutives précédentes, notamment en février dernier, où la rémunération avait été maintenue à 3,5 % malgré une inflation moyenne de 2,9 %. Cette stratégie vise à préserver l’attractivité du produit auprès de ses 12,5 millions de détenteurs.

    Livret : 5,60 % pendant 2 mois !

    La récente décollecte nette, dépassant 1,3 milliard d’euros retirés durant les quatre premiers mois, témoigne des effets directs d’une performance jugée trop faible. Ce contexte pourrait encourager les autorités à maintenir un taux avantageux, au moins provisoirement, afin de prévenir un désintérêt accru.

    À retenir
    • La révision imminente du taux du LEP illustre la tension entre les impératifs de rigueur économique et la nécessité de préserver le rendement d’un produit d’épargne sociale.
    • Si la mécanique de calcul annonce une baisse significative, le cadre réglementaire et l’intervention possible des autorités permettront sans doute d’amortir le choc pour les épargnants les plus vulnérables.
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    Rédaction meilleurtaux Placement

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