L'épargne est la partie des revenus qui n'est pas dépensée, mais déposée sur un compte, dans le but de l'utiliser pour des besoins futurs.
Un particulier mettra de l'épargne de côté pour plusieurs objectifs :
Se créer une épargne de précaution pour faire face à une dépense imprévue
Se constituer un apport en vue d'une acquisition immobilière ou un autre projet
Se constituer un capital en vue d'obtenir des revenus complémentaires à la retraite
Se constituer un capital en vue de protéger son conjoint et/ou transmettre à ses héritiers
Le choix du ou des produits dépend du profil, des objectifs et de l'horizon de temps de l'épargnant. On peut distinguer 4 types d'épargne :
Épargne de précaution
Épargne financière de long terme
Épargne salariale
Épargne immobilière (qui sert à rembourser un crédit immobilier)
Il s'agit de l'épargne que vous laissez sur un compte bancaire ou un livret, afin de disposer d'un capital pour faire face à un imprévu. Cette épargne doit donc être à la fois sûre et liquide. Le compte bancaire, le Livret A (et les autres livrets réglementés), mais aussi le fonds en euros des contrats d'assurance-vie peuvent correspondre à ces objectifs.
Le compte courant ne rapporte rien, il ne faut donc pas laisser trop d'épargne dessus. A peine 1 ou 2 mois de salaire.
Le Livret A ne rapporte " que " 0,75 % mais il est défiscalisé, et très liquide. L'argent est sur le compte en quelques jours (ou quelques heures).
Combien placer sur le Livret A : On recommande de placer entre 3 et 6 mois de salaire dans un Livret A. Cela dépend de chaque profil et notamment si vous êtes particulièrement dépensier, ou si vous êtes tellement risquophobe que vous ne pouvez pas vous permettre de bloquer une épargne plus d'un jour. Faites d'abord votre budget, et regardez ce qu'il vous reste à la fin du mois. Plus ce montant est élevé, moins vous avez besoin d'une épargne de précaution.
Gérés par les compagnies d'assurance, les fonds en euros offrent des rendements plus élevés que le Livret A. Contrairement à une idée reçue, il est totalement liquide. Vous pouvez récupérer les fonds en quelques jours. Combien placer sur un fonds en euros ? Lorsqu'on ouvre un contrat d'assurance-vie pour investir en fonds en euros, il est conseillé de laisser l'épargne pendant au moins 8 ans (pour bénéficier des avantages fiscaux des contrats d'assurance-vie de plus de 8 ans). Dès lors, il faut y placer l'épargne de précaution, dont on n'aura probablement pas besoin, mais qui reste disponible en cas de gros imprévu. Un vrai matelas de protection.
Une fois que vous avez assuré cette épargne de précaution, vous pourrez mettre vos économies mensuelles, ou un capital à placer ponctuellement, sur des actifs financiers à plus long terme. Parce qu'elle est placée à plus long terme, cette épargne peut offrir des rendements plus attractifs (à condition d'être prêt à prendre certains risques). Vous allez par exemple pouvoir investir dans des titres financiers (actions, obligations, OPCVM, etc.) offrant des espérances de gains plus ou moins élevées mais avec plus ou moins de risques. Plus un placement financier est risqué, plus il permet d'espérer un rendement attractif.
Pour son épargne financière, le particulier a à sa disposition un certain nombre d'enveloppes qui offrent différents avantages (notamment fiscaux) :
Le compte titres et le Plan d'épargne en actions (PEA):
Le compte titres et le PEA sont des comptes bancaires sur lesquels on peut déposer (et acheter) des titres. Le compte titres offre une grande liberté (tout ou presque peut être acheté via un compte titres) mais aucun avantage fiscal. Le PEA est un type de compte-titres permettant de gérer un portefeuille d'actions et d'OPCVM d'actions européennes tout en bénéficiant d'avantages fiscaux (optimisation de la fiscalité sur les plus-values et les revenus des capitaux mobiliers). Les versements sont limités à 150 000 € par personne (+75 000 € via le PEA PME qui est limité aux entreprises de moins de 5.000 salariés avec un chiffre d'affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d'euros ou un total de bilan inférieur à 2 milliards d'euros sont éligibles)
L'assurance-vie et le contrat de capitalisation :
L'assurance-vie est un contrat d'assurance qui permet à un souscripteur assuré de se constituer un capital, via des versements libres ou programmés, qu'il peut retirer à tout moment. Le contrat est géré par une compagnie d'assurance. L'épargne versée peut être placée sur un fonds en euros et éventuellement d'autres supports choisis par l'assureur. L'assurance-vie est très avantageuse fiscalement : seuls les retraits sont imposés (pour la part de gains qu'il contiennent), avec des abattements si le contrat a plus de 8 ans. L'assurance-vie offre également des avantages successoraux (abattement sur les droits de succession).
Le contrat de capitalisation est une enveloppe très proche du contrat d'assurance-vie. Ce contrat est régi par le Code des assurances, sauf en ce qui concerne la transmission qui est soumise au régime commun. Ainsi, si le contrat de capitalisation sera identique au contrat d'assurance-vie au niveau de la gestion et de la fiscalité des gains. Par contre il n'offre pas les mêmes avantages successoraux.
Le PEA assurance :
Beaucoup moins répandu qu'un PEA bancaire, le PEA assurance est ouvert, comme son nom l'indique, auprès d'une compagnie d'assurance. Le PEA assurance donne ainsi lieu à la souscription d'un contrat de capitalisation en unités de compte, mais qui permet de profiter des avantages du PEA. Il permet de cumuler les aspects des deux enveloppes fiscales : PEA bancaire et contrat de capitalisation.Le PEA assurance est donc soumis aux mêmes règles de détention et de durée qu'un PEA en banque.En cas de rachat partiel avant 5 ans, l'enveloppe PEA assurance sera convertie en contrat de capitalisation. Comme pour le PEA bancaire, il existe des PEA PME assurance.
Plan d'épargne retraite (PERP, PERIN, Madelin etc..) :
Les assureurs proposent aussi généralement des plans d'épargne retraite. Il s'agit là encore d'une enveloppe de type assurance-vie mais avec une forte contrainte : l'épargne est bloquée jusqu'à la retraite (et parfois uniquement sous forme de rente) sauf cas exceptionnels (licenciement, décès du conjoint, etc.). Par contre ces plans offrent un avantage fiscal à l'entrée : les versements sont déductibles du revenu imposable (sous certaines limites).
Certaines entreprises proposent à leurs salariés des plans d'épargne salariale. L'intérêt pour les salariés est qu'ils peuvent y placer leur participation (prime représentant une partie des bénéfices de l'entreprise) et l'intéressement (prime liée à la performance de l'entreprise). Le salarié peut également y effectuer des versements volontaires qui seront, dans certains cas, complétés par l'employeur (système de l'abondement). Il existe deux types de plans d'épargne salariale :
Plan d'Épargne Entreprise (PEE) :
Les sommes placées sont gérées et placées en actions de l'entreprise, parfois des fonds solidaires ousocialement responsables. La seule obligation au niveau du PEE en termes de fonds est de proposer au moins un FCPE qui ne soit pas un " fonds d'actionnariat salarié ". Un fonds actionnariat salarié est un fonds dont plus du tiers de l'actif est composé de titres émis par l'entreprise (actions, obligations, bons de souscription,...).Les sommes investies au PEE sont légalement bloquées pendant 5 ans. Sauf cas de déblocage exceptionnels.
Plan d'Épargne Retraite Collectif (PERCO) :
Le PERCO ne peut pas servir de support à l'actionnariat salarié. Il doit proposer au minimum trois fonds présentant différents profils d'investissements. Ainsi, il doit proposer un fonds monétaire, un fonds actions et un fonds obligataire. Il doit proposer aussi, soit parmi ces trois fonds, soit en plus, un fonds dit " solidaire ", où une partie du capital du plan doit y être obligatoirement investie. Les sommes versées sur un PERCO sont bloquées jusqu'au départ à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé. La somme, une fois libérée, peut être versée sous forme de capital (si prévue par accord collectif) ou de rentes.
Une autre possibilité, pour affecter son épargne mensuelle, est de s'endetter pour investir en immobilier locatif en utilisant son épargne mensuelle, et les loyers obtenus, pour rembourser le crédit.
L'intérêt de cette solution est de profiter du prêt octroyé par la banque pour réaliser un investissement sur une base plus importante que ce qu'on peut placer aujourd'hui. Chaque mois, l' épargne sert à rembourser le crédit, mais l'épargnant reçoit également des revenus de son investissement (loyer) qui permettent aussi de rembourser le crédit.
Par exemple, sur un investissement de 60 000 euros, empruntés sur 20 ans, la mensualité de crédit s'élève environ à 300 euros mais on reçoit 150 euros de loyers par mois. L'effort d'épargne mensuel est donc de 150 euros.
Il existe de nombreux programmes d'investissement immobilier, comme par exemple:
La location nue :
Vous mettez en location un bien nu (sans meuble). Vous recevez alors des revenus fonciers (imposés à l'IR et aux prélèvements sociaux).
La location meublée :
Vous mettez en location un bien meublé. La location meublée est considérée comme une activité commerciale. Vous aurez alors le statut de LMNP (loueur en meublé non professionnel). Les revenus sont soumis au régime BIC, avec un avantage fiscal important : vous pouvez déduire de ses revenus l'amortissement du bien, pour réduire considérablement la facture fiscale.
L'immobilier défiscalisant (loi Pinel) :
Vous mettez un bien en location en respectant certaines conditions définies par l'état (logement neuf, durée minimale de 6 ans, zone ciblée, loyer plafonné et ressources du locataire limitées). En plus des revenus fonciers obtenus, vous bénéficier d'une réduction d'impôtsur le revenu égale à 2 % de l'investissement (plafonné à 300 000 euros) pendant les 9 premières années de location (1 % entre 9 et 12 ans).
SCPI :
Une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est une société civile de placement immobilier qui collecte des fonds auprès des épargnants pour acquérir des immeubles et percevoir des loyers. Une fois tous les frais (entretien, gestion, impôts, assurance ...etc) déduits, elle redistribue le résultat à chacun des associés en proportion du nombre de parts détenues. Elles offrent plusieurs intérêts : un faible ticket d'entrée, une gestion totalement déléguée à la société, un risque mutualisé (une SCPI va détenir plusieurs biens), et un accès à des biens avec une bonne rentabilité (notamment immobilier de commerce et de bureaux).
L'immobilier locatif à crédit donne un effet de levier, dans la mesure où il permet de placer dès aujourd'hui, non pas le capital qu'on a, mais le capital qu'on aura dans une quinzaine ou une vingtaine d'années. Les rendements sont donc calculés sur une base bien plus forte, et contribuent partiellement à rembourser les mensualités de crédit et donc à limiter l'effort d'épargne à sortir chaque mois.
Au bout du compte, le patrimoine qu'on obtient au bout de 15 ans ou 20 ans pour un investissement à crédit est bien plus élevé que si on avait versé chaque mois les mêmes sommes dans un placement financier, même quand ce placement s'est révélé performant. Et l'immobilier dans tout ça ? Il ne s'agit en fait que d'une nécessité, une "excuse" pour pouvoir faire du crédit, même si on peut toujours espérer que l'immobilier garde dans les années futures son historique de solidité, de stabilité des rendements et d'espérance de performance à long terme.
Le particulier privilégiera donc un investissement immobilier à crédit, mais à condition de remplir ces 6 prérogatives :
1. Pouvoir dégager une capacité d'épargne mensuelle régulière.
2. Avoir une visibilité sur cette capacité d'épargne sur au moins 15 ans voire 20 ans
3. Accepter une forme de rigidité : Contrairement à une épargne programmée, vous n'avez pas la possibilité de stopper vos versements un mois, pour cause de vacances par exemple...
4. Détenir au préalable une épargne de précaution de plusieurs milliers d'euros.
5. Choisir l'investissement immobilier le mieux adapté à sa situation : BIC pour dégager des revenus non fiscalisés, SCPI pour un investissement souple et plus liquide, programmes défiscalisants pour réduire ses impôts, etc...
6. Ne pas oublier que la qualité du bien sélectionné reste un critère important : état, facilité à louer, frais et charges raisonnables, etc...
Merci de renseigner votre e-mail.