Le Plan d’Epargne Retraite (PER) permet notamment de bénéficier d’une économie d’impôt grâce à la déductibilité des versements.
Créé par la loi Pacte, le nouveau Plan d’Epargne Retraite (PER) vise la préparation de la retraite, comme son nom l’indique. Mais à l’instar du Plan d’épargne retraite populaire (PERP) et du contrat Madelin, qu’il est appelé à remplacer, le PER peut également servir à réduire son impôt sur le revenu. Le fonctionnement du PER est simple : plus vous épargnez, plus votre économie d'impôt est conséquente. Mais l'avantage fiscal du PER nécessite un peu plus d’explications.
Comment ça marche ?
Ouvrir un PER ne donne pas droit à une réduction d’impôt à proprement parler mais à une déduction fiscale. Traduction : les sommes versées sur votre plan peuvent être déduites de votre revenu imposable. Et comme votre revenu imposable diminue, votre impôt baisse. C'est donc différent d'une réduction d'impôt qui s'impacte directement sur vos impôts à payer.
Comment l'économie d’impôt est-elle calculée ?
L'économie d’impôt dont permet de bénéficier le PER est proportionnelle à la tranche marginale d’imposition de l’épargnant.
Exemple :
- Vous êtes imposé à la tranche marginale d’imposition à 30 % ;
- Vous versez 5 000 euros sur un PER ;
- Votre baisse d’impôt atteint 1 500 euros (30 % de 5 000 euros) ;
Selon votre TMI (tranche marginale d'imposition) :
- Vous êtes imposé à la tranche à 41 %, elle se chiffre à 2 050 euros (41 % de 5 000 euros) ;
- Un épargnant imposé à 11 % verra son avantage fiscal limité à 550 euros (11 % de 5 000 euros).
Pour qui l’avantage fiscal du PER est-il intéressant ?
Comme le démontre l’exemple ci-dessus, l’avantage fiscal du PER s’avère pertinent pour les contribuables les plus fortement imposés. Il est intéressant à partir de la tranche marginale d’imposition à 30 % et se montre extrêmement attractif pour les épargnants imposés à 41 et 45 %.
Par ailleurs, la sortie du PER étant fiscalisée (voir plus loin), être imposé à une tranche marginale plus basse à la sortie du plan permet de maximiser l’intérêt fiscal du PER.
Quel est le plafond de l’avantage fiscal du PER ?
La baisse d’impôt dont vous pouvez bénéficier grâce au PER n’est pas soumise au plafonnement des niches fiscales à 10 000 euros par an et par foyer fiscal contrairement à d'autres produits de défiscalisation comme les FCPI/FIP. Il s’agit d’un atout majeur de l’épargne retraite.
En revanche, le montant des versements déductibles du revenu imposable est plafonné par la loi. La limite pour les salariés s’établit à :
- 10 % du revenu net imposable de l’année précédente ;
- Et 35193 euros maximum en 2024.
Pour les travailleurs non-salariés, les seuils à retenir se fixent :
- 10 % de la fraction du bénéfice imposable compris dans la limite de huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale, soit 371 088 euros.
- 15 % de la fraction du bénéfice imposable compris entre un et huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale, soit un montant déductible plafonné à 48 686 euros en 2024.
- Ces deux plafonds se cumulent : un travailleur non salarié peut donc déduire un maximum de 85 780 euros en 2024.
Ces plafonds peuvent par ailleurs être relevés grâce :
- Au rattrapage des plafonds non utilisés des années précédentes ;
- Et à la mutualisation des plafonds entre conjoints.
A savoir : si votre plafond de disponible épargne retraite n'apparaît pas sur votre dernier avis d'imposition, vous pouvez en faire la demande par mail à l'administration fiscale depuis votre espace personnel sur le portail impots.gouv.fr.
Quelle est la contrepartie de l’avantage fiscal du PER ?
Le PERIN permet de bénéficier d’une déduction fiscale « à l’entrée ». En revanche, l’impôt est dû « à la sortie ». Si vous optez pour une sortie en rentes viagères, celles-ci sont soumises à l’impôt sur le revenu, au même titre que les pensions de retraite, ainsi qu’aux prélèvements sociaux à 17,2 % (1).
Si vous optez pour une sortie en capital, une nouvelle possibilité proposée par le PER par rapport aux anciens produits d’épargne retraite :
- Le capital est soumis à l’impôt sur le revenu ;
- Les plus-values sont taxées au Prélèvement Forfaitaire Unique à 30 % (PFU).
Une économie d’impôt à investir : pour tirer pleinement parti de la déduction fiscale du PER, l’épargnant peut mettre à profit cette économie d’impôt en l’investissant sur un autre produit d’épargne, comme une assurance vie. Cela lui permettra de faire fructifier l’argent économisé en bénéficiant d’une fiscalité plus attractive à la sortie (pour les contrats d’assurance vie de plus de huit ans).
L’avis de meilleurtaux Placement
Si le PER vise avant tout la préparation de la retraite, il constitue également un outil de défiscalisation puissant pour les contribuables fortement imposés. Pour optimiser l’impact fiscal du PER, il faut :
- Être imposé à au moins 30 % ou plus ;
- Disposer de revenus ou de bénéfices imposables suffisamment importants pour relever les plafonds de déductibilité ;
- Avoir une bonne visibilité sur son niveau d’imposition une fois à la retraite, la sortie du PER étant fiscalisée.
Ce dernier point est crucial : plus le différentiel d’imposition entre la période des versements et la sortie est significatif, plus le gain fiscal sera élevé pour l’épargnant.
Au-delà de cet enjeu, n’oubliez pas que le PER reste un produit dont l’épargne est bloquée jusqu’à l’échéance, hors accidents de la vie et achat de la résidence principale. Vous devez vous assurer que ce produit convient à vos besoins d’épargne et à votre situation patrimoniale avant de vous lancer pour optimiser votre fiscalité.
(1) Les prélèvements sociaux sur les rentes viagères à titre gratuit issues du PER sont calculés après application d’un abattement variable selon l’âge de jouissance de la rente : 50 % entre 50 et 59 ans, 60 % entre 60 et 69 ans, 70 % après 69 ans.