L’année 2023 a été marquée par un ralentissement significatif de l’activité d’investissement des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI). Confrontées à un contexte économique défavorable et à une baisse des marchés immobiliers, les SCPI ont réduit de moitié leurs acquisitions par rapport à 2022, passant de 10,7 milliards d’euros à 5,5 milliards d’euros. Explications.
Investissements en recul : une adaptation aux réalités du marché
La baisse des investissements des SCPI en 2023 n’est pas une surprise. En effet, cette contraction s’inscrit dans un contexte économique morose marqué par une inflation croissante, une hausse des taux d’intérêt et des incertitudes géopolitiques. Ces facteurs ont eu un impact négatif sur les marchés immobiliers d’entreprise, tant en France qu’à l’international, entraînant une baisse des volumes de transactions et des prix.
Face à ce ralentissement conjoncturel, les SCPI ont fait preuve de prudence et ajusté leur stratégie d’investissement en réduisant leur voilure. Un choix assumé et nécessaire pour préserver le capital des actionnaires et éviter des prises de risque excessives.
Une diversification des risques et des opportunités
Malgré le ralentissement observé sur le marché français, les SCPI ont continué à mettre en œuvre leur stratégie d’internationalisation, entamée il y a plusieurs années . Cette approche, visant à répartir les risques et à tirer parti de la vitalité des marchés immobiliers étrangers, a permis aux SCPI de préserver leur part de marché globale.
En 2023, la zone euro est devenue la principale cible des investissements des SCPI, captant plus de 45 % des capitaux engagés. L’Allemagne (24 %) reste la destination privilégiée, suivie par l’Espagne (18 %), les Pays-Bas (16 %) et le Royaume-Uni (15 %).
Déclin des investissements dans les bureaux : nouvelles orientations sectorielles
Le changement le plus notable en termes d’allocation sectorielle des investissements des SCPI concerne les bureaux. Cet actif, longtemps plébiscité par les SCPI, a vu sa part diminuer de manière significative en 2023, passant de 52 % à 40 % . Cette tendance s’explique par les incertitudes liées à l’évolution du marché du travail et aux nouvelles méthodes et organisations, qui incitent les entreprises à adopter des modèles d’occupation des espaces plus flexibles.
Les SCPI ont alors accentué les investissements dans d’autres secteurs, comme la logistique (plus de 15 % des acquisitions) et le tourisme (plus de 9 %), qui présentent des perspectives de croissance plus favorables
Une gestion prudente et responsable
En dépit du contexte économique difficile, les SCPI n’ont pas accru leurs cessions d’actifs en 2023 . Les désinvestissements sont restés stables par rapport aux années précédentes, avec une prédominance des ventes dans le secteur des bureaux, signe d’une stratégie de gestion prudente et sélective visant à optimiser la qualité du portefeuille et à maximiser les rendements.
- L’année 2023 a été une période de réajustement stratégique pour les SCPI, marquée par une adaptation aux conditions économiques et immobilières changeantes.
- Ces ajustements témoignent d’une volonté de ces acteurs de maintenir une gestion dynamique et proactive de leurs portefeuilles, dans le but de répondre efficacement aux défis du marché et de générer des rendements durables pour leurs investisseurs.
