Une confiance érodée envers le système de retraite actuel

Dans un contexte de débats intenses sur l’avenir des retraites, un récent sondage Elabe révèle une profonde défiance des Français envers le système actuel. Si un large consensus existe sur ses lacunes, les solutions proposées par le gouvernement sont massivement rejetées par la population. En parallèle, une grande majorité soutient des mesures fiscales visant spécifiquement les revenus les plus élevés.

Un modèle fragilisé aux yeux des Français

Le sondage met en lumière une forte désillusion vis-à-vis du régime de retraite, tant sur sa soutenabilité à long terme que sur son caractère équitable. Plus de 70 % des répondants doutent de sa solidité financière. À ce scepticisme s’ajoute une critique récurrente : l’inadéquation du dispositif face aux mutations démographiques, notamment au vieillissement de la population.

Par ailleurs, une part importante des personnes interrogées perçoit ce mécanisme comme opaque et inéquitable, soulignant un manque de lisibilité qui affaiblit la confiance des assurés, lesquels estiment qu’il n’est pas en mesure de répondre à leurs attentes.

Cette méfiance s’étend à l’ensemble des catégories socioprofessionnelles, avec une résonance plus forte auprès des femmes. Près de 70 % d’entre elles expriment des doutes quant à la capacité du dispositif à leur garantir une pension adéquate, contre 55 % des hommes. Dans ce contexte, le recours à un PER (plan d’épargne retraite) permet de se constituer, à titre individuel, un capital plus adapté.

Un rejet quasi unanime des mesures d’allongement de la durée de cotisation

Les mesures gouvernementales portant sur le relèvement de l’âge légal de départ ou l’allongement de la durée de cotisation rencontrent une opposition marquée. Seulement 44 % des personnes sondées y sont favorables, et ce soutien demeure conditionnel à une prise en compte accrue des réalités professionnelles, telles que la pénibilité ou les inégalités entre femmes et hommes. Un taux d’adhésion limité qui illustre la résistance sociale face à des réformes perçues comme pénalisantes, en particulier pour les publics les plus vulnérables.

ImportantLes mesures touchant les retraités actuels rencontrent également une farouche opposition. Plus des trois quarts des sondés rejettent la sous-indexation des pensions, et une écrasante majorité refuse toute baisse des montants versés. Les retraités se montrent particulièrement attentifs, près de 90 % d’entre eux exprimant leur désaccord.

Face aux inquiétudes sur le financement, environ deux tiers des répondants soutiennent une taxation renforcée des plus aisés (67 %) et l’introduction d’une part de capitalisation (62 %), très appréciée des cadres et retraités.