Des changements attendus dans le calcul
Le communiqué de Bercy précise que le taux de rémunération du Livret A pourra dorénavant être inférieur à celui d'inflation. Or, jusqu'à présent, le taux était au moins égal à celui l'inflation.
À compter de 2020, le taux sera calculé sur la base de la moyenne du taux d'inflation et de celui des intérêts sur le marché interbancaire, le tout lissé sur six mois.
Le ministère du Budget a toutefois tenu à préciser que le taux de rémunération du Livret A ne pourra pas être inférieur à 0,5 %.
Le plafond actuel, soit 22 950 €, ne devrait pas être modifié après avoir augmenté de moitié en 2012.
Reconsidérer le Livret A dans un rôle de tirelire
Des dépôts ainsi que des retraits entièrement libres, une défiscalisation totale y compris en ce qui concerne les prélèvements sociaux, une ouverture avec seulement quelques euros, il est vrai que peu de concurrents financiers peuvent s'opposer au Livret A.
Si on y ajoute une rémunération, même faible, ce Livret D'Épargne reste en apparence intéressant, pour peu qu'on le considère en tant que tirelire.
Pour les épargnants souhaitant mieux, ils doivent trouver une alternative offrant, non pas une similitude à 100 %, mais au moins s'en approchant en termes de souplesse et de liquidités disponibles.
Le Livret D'Épargne populaire (LEP)
Comme le Livret A, les intérêts du Livret d'épargne populaire sont totalement défiscalisés. Il a de plus l'avantage d'être rémunéré à hauteur de 1,25 %, et ceux au moins jusqu'au 31 janvier 2020.
Les points faibles du Livret d'épargne populaire résident dans un plafond de 10 000 €, donc loin de 22 950 € du Livret A, et à un accès réservé aux ménages modestes.
Si actuellement ce Livret ne protège pas totalement contre l'inflation (1,6 % en 2018), la situation pourrait changer à partir de 2020 puisque le LEP devrait en principe s'aligner sur l'inflation.
Le Livret Jeune
Le rendement du Livret Jeune est fixé librement par les banques, mais doit être au moins égal au taux du Livret A. Afin d'attirer de nouveaux clients, et de conserver les anciens, certaines banques rémunèrent Livret Jeune à hauteur de 1 %, 1,5 % et parfois même 2 %. Comme ses homologues Livret A et Livret d'épargne populaire, les intérêts sont totalement défiscalisés avec une épargne disponible à tout moment.
La contrepartie est que comme son nom l'indique, le Livret Jeune et réservé aux personnes âgées de 12 à 25 ans. De plus le plafond est fixé à 1600 €.
Les Livrets Bancaires : des opportunités ponctuelles
En termes de rendement et de fiscalité, les livrets bancaires ne brillent pas par leur attractivité. Le rendement est en effet en moyenne de 0,26 %, et même moins une fois appliquée le prélèvement forfaitaire unique.
Ce type de livrets peut toutefois se révéler intéressant à condition de saisir les offres promotionnelles ponctuelles. Il est ainsi possible d'obtenir par exemple 3,10 % pendant 2 mois sur le Livret Distinguo ou 2,50 % sur 4 mois sur le Livret+ de Fortuneo.
L'inconvénient de ces offres est qu'en plus d'être ponctuelles, elles sont soumises à certaines obligations comme celles de conserver le livret sur une durée déterminée. Or, dans la majorité des cas l'épargne rémunérée au taux de base passée la période de promotion. Les intérêts perçus durant la période où les taux étaient élevés sont de plus soumis à l'impôt sur le revenu.
Le PEL, à condition qu'il s'agisse d'un ancien
Les nouveaux plans d'épargne logement sont désormais soumis au prélèvement forfaitaire unique dès la première année, ce qui fait des 1 % de rémunération initiale un rendement de 0,70 %.
Par contre, si votre PEL date d'avant février 2015, vous bénéficiez du taux garanti d'au moins 2,50 % (éventuellement 2 % pour une souscription lors des 12 mois suivants).
Si le capital est garanti, les fonds déposés sont par contre bloqués et il est impossible d'opérer un retrait partiel. De plus, il faut obligatoirement alimenter le plan avec un minimum de 45 € par mois.
L'assurance-vie en fonds euros
Avec un taux moyen en 2018 de 1,80 % avant l'application de la fiscalité, l'assurance-vie en fonds euros se présente comme une possible alternative, ce d'autant plus que cette rémunération peut être sensiblement supérieure.
En ce qui concerne la fiscalité, elle est historiquement avantageuse. Elle ne s'applique en effet qu'en cas de retrait sur la partie des intérêts la partie du capital retiré étant exonérée. Avant 8 ans, c'est le prélèvement forfaitaire unique de 30 % (impôts + prélèvements sociaux) qui s'applique. Passé 8 ans, la taxe sur l'IR peut passer de 12,8 % à 7,5 % et il est possible de bénéficier d'un abattement annuel de 4600 € pour un célibataire et de 9200 € pour un couple.
Au final et pour un retrait sur une assurance-vie rémunérée à 2 %, la rémunération est de 1,65 % nets parents en conservant son contrat durant 8 ans. Un autre atout de l'assurance-vie et d'une part qu'il est possible de désigner le bénéficiaire de son choix, et d'autre part que la récupération des sommes capitalisées est considérée comme étant hors succession. De plus, l'assurance-vie n'est limitée à aucun plafond de versements.