Passé cette date, les services de Bercy ont d'ores et déjà annoncé une baisse à 0,5 %. Les cinquante-cinq millions de Français titulaires de Livret A peuvent dès lors se préparer à une mauvaise surprise programmée pour février 2020.
Une épargne peu rémunératrice, mais sans risque
Si le Livret A est actuellement à son taux le plus bas depuis sa création, il faut toutefois souligner que le taux d'inflation a également fortement baissé lors des dernières décennies. Or, ce Livret d'épargne n'a jamais été conçu pour enrichir ces détenteurs, mais uniquement protéger la valeur de leur épargne.
Il faut également prendre en compte trois éléments :
Les intérêts des fonds déposés sur le Livret A ne sont pas imposables, ce pas plus que les retraits effectués de manière totalement libre. Il est même un des rares produits d'épargne à ne pas être soumis aux prélèvements sociaux.
Le capital déposé sur le Livret A est garanti par l'État et donc sans risque.
Même peu rémunéré, le Livret A affiche un taux sensiblement supérieur à la plupart des Livrets bancaires, qui eux sont fiscalisés.
Le Livret A n'a donc pas trop changé dans son fonctionnement par rapport à l'idée originale.
Le nouveau mode de calcul
Une raison majeure de cette baisse de rémunération est directement liée à celle des taux interbancaires qui sont passés en territoire négatif.
Toujours est-il qu'à partir du 1er février 2020, la règle de calcul change. À partir de cette date, le taux de rémunération sera défini à partir de la moyenne semestrielle du taux d'inflation et des taux interbancaires à court terme (Eonia). L'arrondi se fera alors au dixième de point le plus proche, alors qu'actuellement cet arrondi est effectué au quart de point supérieur.
Il faut toutefois noter qu'un des fondements du Livret A n'est plus appliqué depuis ces dernières années. Le taux de rémunération est en effet sensiblement inférieur à celui de l'inflation, ce qui a longtemps été exclu du mode de fonctionnement du Livret A.
Les Français restent tout de même attachés au Livret A
Malgré cette annonce pour le moins négative, une partie des Français reste visiblement attachée à leurs Livret A. Entre janvier et juillet 2019, la collecte nette a ainsi atteint 13 milliards d'euros contre un peu moins de 10 sur la même période de 2018.
Si ce regain d'intérêt trouve une de ses sources dans l'absence d'un produit d'épargne équivalent, il provient sans trop de doutes d'une certaine inquiétude en ce qui concerne l'avenir avec un climat social qui reste particulièrement tendu. En plaçant leurs économies sur le Livret A, de nombreux Français constituent ainsi une épargne de précaution plus étoffée que par le passé.
Le lent déclin du plan d'épargne logement
Longtemps considéré comme un complément, ou une alternative au Livret A, le plan d'épargne logement est dorénavant soumis lui aussi au prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % (12,8 % d'impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux), et ce dès la première année qui suit l'ouverture du PEL.
De ce fait, la rémunération de 1 % et le taux de 2,2 % en ce qui concerne le prêt immobilier historiquement associé, vont avoir de plus en plus de mal à trouver de nouveaux clients. Autrefois inférieur aux taux bancaires, ce qui a longtemps été un taux bonifié, se retrouve ainsi nettement au-dessus de la moyenne d'environ 1,5 % et souvent moins.
Seules les PEL les plus anciens conservent un avantage, le taux de rémunération initial restant inchangé.
L'assurance-vie de plus en plus plébiscitée
Parallèlement à la hausse de la collecte sur le Livret A, celle de l'assurance-vie suit le même mouvement haussier, et ce depuis plusieurs années. Sur les 6 premiers mois de 2019, la collecte se révélait supérieure de deux milliards d'euros par rapport à la même période de l'an passé.
Une des raisons est un capital garanti en ce qui concerne les fonds en euros avec une moyenne de rendement de 1,8 %, de nombreux contrats servant des intérêts sensiblement plus élevés.
L'assurance-vie : un placement de plus en plus diversifié
La garantie de capital n'est pas la seule raison qui attire un nombre toujours plus important d'épargnants vers l'assurance-vie. En quelques années, ce produit pourtant ancien s'est considérablement modernisé afin de répondre plus près aux attentes des souscripteurs.
C'est ainsi que si les fonds euros demeurent encore un pilier de ce placement, la part d'Unités de Compte prend une place de plus en plus importante dans les contrats multisupports.
Il faut dire que ces Unités de Compte sont des enveloppes multiples. OPCI, OPCVM, SCPI et PEA sont ainsi des composantes appréciées par bon nombre d'investisseurs.
Ces Unités de Compte s'accompagnent en effet de rémunération particulièrement attractive pour peu qu'elles soient bien sélectionnées.
Cette profonde mutation de l'assurance-vie n'empêche pas pour autant qu'elle reste particulièrement avantageuse en matière de fiscalité, et ce même malgré l'entrée en vigueur du prélèvement forfaitaire unique.
Un atout supplémentaire concerne les contrats d'assurance-vie souscrits il y a plus de 8 ans.
Dans le cas d'un retrait partiel ou total, ce type de contrat bénéficie d'un abattement de 4600 € pour une personne seule et de 9200 € pour un couple.
Il faut également rappeler que comme par le passé, sont seulement taxées les plus-values réalisées et en aucun cas la partie du capital.
Un exemple est un rachat de 15 000 € dont 1200 € représentent la part de gains. La part de produits imposables portera donc uniquement sur cette partie de 1200 €, ce qui limite notablement l'impact fiscal.