Les turbos sont des produits dérivés qui permettent de jouer la hausse ou la baisse d'un sous-jacent avec un effet de levier. Ce sont des produits risqués car avec leur levier leurs variations peuvent être très importantes. Ils sont également dotées d'une barrière desactivante qui correspond à un niveau du sous-jacent pour lequel le turbo est desactivé. Mais cette désactivation n'est pas forcement un inconvénient et constitue plus une protection pour l'investisseur qui ne pourra pas perdre plus que son investissement de départ.
Un turbo call permet de jouer la hausse d'un sous-jacent et un turbo put permet de jouer la baisse du sous-jacent. Un turbo call est en fait un droit d'acheter ce sous-jacent à un prix fixé, à tout moment. Le turbo put est quant à lui un droit de vendre le sous-jacent à un prix fixé à tout moment
On appelle ce prix le strike. C'est une caractéristique très importante d'un turbo car elle va définir sa valeur. En effet, la valeur théorique d'un turbo est à tout moment égale à la différence entre le strike et le sous-jacent divisée par la parité. Ainsi, plus le sous-jacent est proche du strike, plus la valeur du turbo est proche de zéro.
L'effet de levier, qui dépend du strike du turbo, et une autre caractéristique importante d'un turbo.
Par exemple, un turbo qui joue la hausse du CAC (bourse française) avec un levier de 5 prendra 5% lorsque le CAC gagne 1%.
Autre exemple, un turbo qui joue la baisse de l'euro face au dollar avec un levier de 10 perdra 20% si l'euro gagne 2% par rapport au dollar.
En ce moment la volatilité sur les marchés est exceptionnellement élevée, le CAC gagne 9% ce lundi après avoir perdu plus de 10% la semaine dernière.
L'eurodollar quant à lui était à 1.33 en début de semaine dernière. Il est à 1.29 aujourd'hui après avoir baissé jusque 1.2520.
Ainsi, les mouvements des turbos ont été très importants depuis une semaine. Par exemple un turbo put sur le CAC avec un levier de 10 aurait perdu 90% Lundi. On pourrait se dire alors que si le sous-jacent avait pris plus de 10%, le turbo perdrait plus de 100% et dans ce cas l'investisseur perdrait plus que son investissement de départ.
Mais ce n'est pas ce qu'il se passe car le turbo est doté d'une barrière desactivante, qui est très proche du strike et qui empêche le turbo de passer sous zéro et l'investisseur de devoir donner de l'argent à l'émetteur.
Lorsque un turbo est desactivé, les détenteurs vont souvent recevoir une valeur de remboursement, qui correspond à la valeur théorique du turbo au moment de la desactivation, et qui va donc être très proche de la différence entre le strike et la barrière divisée par la parité.
Prenons l'exemple du turbo put F182B sur le CACAO. Sa barrière désactivante était à 2407 livres et son niveau de financement à 2674.75 livres. Il a été désactivé vendredi dernier et les détenteurs ont quand même reçu une valeur de remboursement de 0.3176 euros.
En revanche, pour certains turbos la barrière désactivante est égale au strike. Dans ce là, malheureusement, aucun remboursement n'est prévu. C'était le cas du turbo call H368Z sur l'euro dollar qui avait un strike et une barrière à 1.2568 usd. La totalité de l'investissement a été perdu mais nous avons directement acheté un autre call sur l'eurodollar sur lequel nous gagnons actuellement 10% alors que l'euro a rebondi à 1.28 usd.
En conclusion, selon nous la barrière desactivante d'un turbo constitue plus une protection qu'un danger pour l'investisseur. Elle empêche la valeur du turbo de passer sous zéro et donc l'investisseur de devoir de l'argent à l'émetteur. Le seul problème est lorsque le sous-jacent repart dans le bon sens après que le turbo ait été desactivé, car dans ce cas là l'investisseur aurait raté le mouvement. Mais il suffit, si votre conviction est intacte de racheter un autre turbo avec une barrière plus éloignée dès que votre premier turbo est désactivé, si bien sûr vous êtes prêt à en prendre les risques.
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