Les obligations sont des valeurs mobilières qui, par rapport aux actions, présentent l'intérêt d'offrir aux investisseurs un revenu fixe et certain, sauf défaillance de l'émetteur. Alors qu'elles devraient représenter une part importante de l'allocation d'actifs d'un investisseur particulier, au même titre que les actions, elles sont beaucoup moins utilisées que ces dernières. La faute à un manque d'information sur le fonctionnement et sur les produits disponibles pour le particulier. Meilleurtaux revient sur ce placement qui gagne à être connu !
- Comprendre les obligations
- Qu'est-ce qu'une obligation ?
- Quels sont les différents types d’actions ?
- Quels sont les risques liés à l’achat d’obligations
- Cotation et rendement actuariel
- Taux actuariel d'une obligation
- Le cours d'une obligation dépend de deux choses : les taux et la prime de risque
- En pratique : Comment acheter une obligation ?
- Les obligations en assurance-vie : un placement prisé
- Questions fréquentes sur les obligations
Comprendre les obligations
Pour satisfaire leur besoin de financement, les entreprises ont à leur disposition plusieurs sources de financement. Elles peuvent se financer sur le marché des capitaux, à travers une introduction en bourse ou une augmentation de capital. Mais elles peuvent également s'endetter, soit auprès d'une banque, soit sur le marché obligataire. Sur ce marché, la société va émettre de la dette sous forme d'obligations. Les États et les collectivités aussi émettent de la dette.
Qu'est-ce qu'une obligation ?
Une obligation est une part de cette dette. C'est ainsi un titre de créance émis par l'état ou une entreprise. Le détenteur d'une obligation est donc détenteur d'une part de la dette émise par l'émetteur. Celui-ci va alors verser aux détenteurs d'obligations un coupon chaque année, représentant les intérêts, et rembourse le nominal à l'échéance du titre.
Une obligation se compose d'un nominal, un coupon (exprimé en pourcentage du nominal) et une date d'échéance à laquelle le détenteur de l'obligation se voit rembourser le nominal.
Les émissions d'obligations sont souvent réservées aux professionnels, même si les particuliers y ont parfois accès, à l'image de l'émission des obligations EDF en Juin 2009.
Lors de ces émissions, les investisseurs peuvent acheter les obligations à leur nominal. Il s'agit du prix d'une obligation. Toutefois, pour attirer les investisseurs, le prix d'émission d'une obligation peut être inférieur au nominal. Et dans de rares cas, le prix d'émission peut être supérieur au nominal, lorsque l'émission est très demandée et/ou que l'entreprise ne veut pas trop emprunter.
Le seul risque pour le détenteur qui conserve son obligation jusqu'à l'échéance est la survenance d'un événement de crédit sur l'émetteur. Les événements de crédit interviennent lorsque l'entreprise ne peut plus faire face à ses échéances. Ce sont le défaut de paiement (l'entreprise n'a remboursé une échéance), la demande de délai de paiement ou de prolongement de la durée de paiement (la restructuration), la renégociation de la dette et enfin la faillite. Selon le type d'événement, la perte pour les détenteurs d'obligations peut être partielle ou totale.
Quels sont les différents types d'obligations ?
Les obligations se différencient en fonction de leur émetteur, mais aussi des modalités de versement des intérêts :
- Les obligations d’État : elles sont émises par un état souverain se positionnant comme emprunteur. Elles ont valeur de titre de créance ;
- Les « corporates bond » : elles sont émises par une société privée dans le cadre de sa recherche de financement ;
- Les obligations à taux fixe : elles donnent droit au versement d’intérêts ou d’un coupon à taux constant et périodicité prédéfinie à l’avance ;
- Les obligations à coupon zéro : elles ne donnent pas droit au versement d’intérêts. Leurs coupons sont capitalisés et soldés, en une seule fois, à l’échéance du titre ;
- Les obligations à taux variable ou « floating rate note » : elles sont indexées sur le marché monétaire, les taux obligataires ou l’inflation ;
- Les obligations convertibles : émises par une société privée, elles peuvent être converties en actions de cette dernière.
Quels sont les risques liés à l’achat d’obligations
Moins risqué que l’investissement sur le marché actions, l’achat d’obligations comporte, néanmoins, quatre risques qu’il faut connaître :
- Une hausse du taux d’intérêt : elle entraîne systématique une baisse de la valeur des obligations. Il est par conséquent déconseillé de vendre des obligations en période de hausse du taux d’intérêt.
- L’inflation : il se peut que celle-ci excède le rendement des obligations à taux fixe. Dans ce cas, le détenteur de ces dernières est perdant.
- L’insolvabilité de l’émetteur : il arrive qu’une société privée ayant émis des obligations se retrouve dans l’impossibilité d’honorer les intérêts et le remboursement dû.
- Une baisse de l’ensemble marché obligataire: les détenteurs d’obligations voient leur placement perdre de la valeur. Les détenteurs d’obligations peuvent être amenés à vendre à perte.
Cotation et rendement actuariel
Au lieu de participer à une émission d'obligations, les investisseurs peuvent investir sur ces produits sur le marché secondaire. En effet, les obligations sont des produits cotés et elles peuvent s'échanger en bourse pendant toute leur durée de vie. Il est donc possible pour un particulier n'ayant pas participé à l'émission d'investir sur une obligation, et également de la revendre sans attendre l'échéance
Une obligation cote en pourcentage du nominal. Ainsi, une obligation qui a un nominal de 1000 euros, un coupon de 4% coté à 97%, se paye 970 euros. Pour 970 euros, le détenteur du titre recevra chaque année jusqu'à l'échéance un coupon de 40 euros (4% * 1000) et 1000 euros à l'échéance. Le coupon est de 4%, mais le rendement réel de l'obligation est plus élevé. On appelle ce rendement « le taux actuariel ».
Taux actuariel d'une obligation
Le rendement actuariel permet ainsi de calculer et de comparer la rentabilité des obligations. Par exemple, une obligation 5 ans qui offre un coupon de 8% n'est pas forcement plus intéressante qu'une obligation 5 ans qui offre un coupon de 5%. En effet, l'obligation 8% peut être très chère et offrir un rendement actuariel très faible.
Par exemple si l'obligation 8% cote 115%, son rendement actuariel est de 4.575% annuel. Il correspond à la performance sur 5 ans d'un placement ayant une mise de départ de 115 euros, qui offre 8 euros chaque année pendant 5 ans et 100 euros à l'échéance.
D'un autre côté, si l'obligation 5% cote 99%, son rendement actuariel est de 5.2%. Il parait alors plus intéressant de placer 99 euros pour recevoir 5 euros chaque année pendant 5 ans et 100 euros à l'échéance.
Le taux actuariel d'une obligation permet également de comparer son rendement aux autres placements, par exemple le livret A ou l'assurance vie.
Le cours d'une obligation dépend de deux choses : les taux et la prime de risque
Si la prime de risque est quasiment nulle (exemple : une obligation allemande), le cours de l'obligation ne va dépendre que de l'évolution des taux. Prenons l'exemple d'une obligation 4%. Si les taux sont par exemple à 3%, l'obligation sera attractive, et son cours sera alors élevé, au dessus de 100%. Mais si les taux remontent à 5%, l'intérêt pour l'obligation 4% va diminuer, et donc son cours également. Il passera en dessous de 100%
Plus une obligation sera risquée, plus son cours sera faible, car les investisseurs n'accepteraient d'acheter cette obligation qu'en échange d'un rendement attractif. Le coupon est fixe, mais si le cours baisse, le taux actuariel augmente. Ainsi, plus le taux actuariel d'une obligation est élevé, plus le risque estimé de cette obligation est important
En plus du cours de l'obligation, l'acheteur d'une obligation doit payer au vendeur le " coupon couru ". Il représente la part du prochain coupon qui est acquise au détenteur au titre de la détention de l'obligation depuis le dernier versement. C'est une quote part du prochain coupon calculée au prorata des jours de détention depuis le dernier versement. Ainsi, la veille du paiement du coupon, le coupon couru est égal au coupon à payer.
Pour calculer le rendement actuariel d'une obligation, on ne prend pas en compte le coupon couru qui est un revenu quasi certain, et qu'on paye à son juste prix.
En pratique : Comment acheter une obligation ?
Théoriquement, il est très facile d'acheter une obligation. De la même manière que les actions, les obligations s'achètent en passant un ordre sur son compte titres ordinaire, muni du code ISIN du titre.
En pratique, il est bien plus difficile d'acheter des obligations que des actions, car les courtiers ne proposent pas l'accès à tous les marchés d'obligations. En insistant auprès du courtier, on peut réussir à avoir accès à une obligation particulière mais les frais risquent alors d'être exorbitants.
Par exemple, le courtier Fortuneo ne donne accès qu'aux obligations d'Euronext Paris. Ce n'est pas le plus gros marché d'obligations, beaucoup d'obligations françaises cotant en Allemagne ou au Luxembourg. Binck Bank, le courtier néerlandais, ne propose que des obligations d'Etats sur Euronext Paris. Par contre, il propose le marché obligataire d'Euronext Amsterdam. Beaucoup d'obligations attractives sont cotées en Allemagne (à Francfort) et à Luxembourg. Boursorama peut donner accès à ces marchés. Mais il s'agit uniquement d'une liste de titres sélectionnés par Boursorama. La sélection est quand même importante, et permet déjà de toucher des rendements intéressants. Enfin, la plateforme de Cortal permet de traiter un très grand nombre d'obligations cotées sur Euronext, mais aussi en Allemagne et au Luxembourg.
Depuis cette année, les obligations détenues sur un compte titres sont imposées au barème de l'impôt sur le revenu. Les coupons, comme les éventuelles plus values, subissent donc en plus des prélèvements sociaux, un prélèvement égal à votre tranche marginale d'imposition. Les obligations ne peuvent pas être détenues sur un PEA. Par contre, on en trouve parfois sur des contrats d'assurance vie. Par exemple, c'est le cas par exemple en ce moment sur notre contrat Meilleurtaux Liberté Vie.
Il est beaucoup plus simple d'investir dans les obligations en achetant un OPCVM. De plus, les professionnels ont en effet accès à plus de titres, à des meilleures conditions.
Sachant que nos contrats sont exonérés de frais sur les versements, les fonds ne supportent aucun frais d'entrée.
Les obligations en assurance-vie : un placement prisé
Hausse des taux d’intérêt, croissance atone, les obligations retrouvent un intérêt certain par rapport aux actions. Face à l’inflation, les banques centrales ont resserré leur politique monétaire. Au 21 juin 2023, la BCE (Banque Centrale Européenne) a relevé pour la huitième fois de suite son taux directeur principal, le portant à 3,25 %. De facto, le rendement des obligations françaises est passé au-dessus de 3 %. Dans le même temps, le marché action pâtit des incertitudes économiques. En conséquence, les gestionnaires de portefeuille de l’assurance-vie privilégient de plus en plus les obligations au détriment des actions. Cette situation est inédite depuis les années 80. En 2023, avec 270 milliards d’euros d’émission, le marché obligataire français s’avère particulièrement dynamique.
Questions fréquentes sur les obligations
Qu’est-ce qui caractérise une obligation ?
Les obligations se caractérisent par leur type, leur valeur nominale, leur coupure, leur durée, leur prix, leur coupon, leur rendement et leur mode de remboursement.
Quelle est la différence entre une action et une obligation ?
Une action est une fraction du capital d’une entreprise. Une obligation est une part d’emprunt émise par un état, une collectivité territoriale ou une société privée.
Quel est le but d’une obligation ?
L’émetteur d’obligations les utilise pour emprunter de l’argent sur les marchés financiers. Les acheteurs de ces obligations sont rémunérés par des intérêts et seront remboursés au terme prévu dès l’émission.