- Qu'appelle-t-on une épargne ?
- Pourquoi épargner ?
- Sur quel produit épargner ?
- Quelles solutions pour une épargne de précaution ?
- Quels sont les différents types de livrets d’épargne ?
- Quelles solutions pour une épargne financière de long terme ?
- Quelles solutions pour une épargne salariale ?
- Quelles solutions pour une épargne immobilière ?
- Que faut-il privilégier entre épargne immobilière et épargne financière ?
- Comment organiser son épargne ?
Qu'appelle-t-on une épargne ?
L’épargne est la partie des revenus non dépensée. Elle est déposée sur un compte dans le but d’être utilisée pour des besoins futurs.
Pourquoi épargner ?
Un particulier mettant de l’argent de côté peut avoir plusieurs objectifs :
- Se créer une épargne de précaution pour faire face à une dépense imprévue ;
- Se constituer un apport en vue d’une acquisition immobilière ou d’un autre projet ;
- Se constituer un capital afin d’obtenir des revenus complémentaires à la retraite ;
- Se constituer un capital dans l’optique de protéger son conjoint et/ou le transmettre à ses héritiers.
Sur quel produit épargner ?
Le choix du ou des produits dépend du profil, des objectifs et de l'horizon de temps de l'épargnant. On peut distinguer 4 types d'épargne :
- Épargne de précaution
- Épargne financière de long terme
- Épargne salariale
- Épargne immobilière (qui sert à rembourser un crédit immobilier)
Quelles solutions pour une épargne de précaution ?
Il s’agit de l’épargne que vous laissez sur un compte bancaire ou un livret, afin de disposer d’un capital pour faire face à un imprévu. Cette épargne doit être à la fois sûre et liquide. Le compte bancaire, le Livret A (et les autres livrets réglementés), mais aussi le fonds en euros des contrats d’assurance-vie peuvent correspondre à ces objectifs.
Le compte courant ne rapporte rien. Il ne faut pas laisser trop d’épargne dessus. À peine 1 ou 2 mois de salaire suffisent.
Le Livret A affiche un taux de rémunération de 3 %. Il est défiscalisé, et très liquide. L’argent retiré est sur votre compte en quelques jours (ou quelques heures). Nous vous recommandons de placer entre 3 et 6 mois de salaire sur votre Livret A ou un autre livret d'épargne, voir un super livret en complément.
Gérés par les compagnies d’assurance, les fonds en euros offrent des rendements plus élevés par rapport au Livret A. Contrairement à une idée reçue, l’épargne investie en assurance-vie est liquide. Vous pouvez récupérer les fonds en quelques jours (deux mois maximum). Combien placer sur un fonds en euros ? Lorsqu’on ouvre un contrat d’assurance-vie, il est conseillé de ne pas procéder à un rachat pendant au moins 8 ans (pour bénéficier des avantages fiscaux des contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans). Il faut y placer l’épargne de précaution dont vous n’aurez probablement pas besoin, mais restant disponible en cas de gros imprévu. Un vrai matelas de protection.
Quels sont les différents types de livrets d’épargne ?
Pour vous aider à y voir plus clair sur vos possibilités de placement, découvrez un comparatif des différents types de comptes et livrets d’épargne.
Dénomination | Qui peut l’ouvrir ? | Versement minimum | Plafond | Disponibilité des fonds | Taux d’intérêt | Fiscalité |
Livret A | Tout public | 10 € | 22 950 € | Fonds disponibles | 3 % | Exonération d’impôt sur le revenu (IR) et de prélèvements sociaux (CSG, CRDS) |
Livret de développement durable et solidaire (LDDS) | Personne majeure | 15 € | 12 000 € | Fonds disponibles | 3 % | Exonération d’IR et de CSG, CRDS |
Livret d’épargne populaire (LEP) | Personne disposant de revenus modestes | 30 € | 10 000 € | Fonds disponibles | 6 % | Exonération d’IR et de CSG, CRDS |
Livret jeune | 12-25 ans | 10 € | 1 600 € |
- Fonds disponibles - Retraits soumis à autorisation du représentant légal avant 16 ans |
3 % au minimum | Exonération d’IR et de CSG, CRDS |
Compte à terme | Tout public | Tout public | Pas de plafond | Fonds indisponibles avant le terme, sinon pas d’intérêts | Fixés par l’organisme bancaire (taux fixe, progressif ou variable) | Taxation à l’IR, à la CSG et à la CRDS |
Compte ou livret d’épargne bancaires | Tout public s | Versements libres | Pas de plafond | Fonds disponibles | Fixés par l’établissement bancaire : entre 0,2 et 1,5 % pour les livrets ordinaires et jusqu’à 4 % pour les super livrets (durée limitée) | Imposition à l’IR, à la CSG et à la CRDS |
Quelles solutions pour une épargne financière de long terme ?
Une fois que vous avez assuré cette épargne de précaution, vous pouvez investir vos économies mensuelles, ou un capital à placer ponctuellement, sur des actifs financiers. Comme elle est placée à plus long terme, l’épargne peut offrir des rendements plus attractifs (à condition d’être prêt à prendre certains risques). Vous allez par exemple pouvoir investir dans des titres financiers (actions, obligations, OPCVM, etc.). Plus un placement financier est risqué, plus son rendement potentiel est attractif.
Pour votre épargne financière, vous avez le choix entre différentes enveloppes, présentant des avantages (notamment fiscaux).
La Bourse
Le compte-titres et le plan d’épargne en actions (PEA) sont des comptes bancaires sur lesquels vous pouvez déposer (et acheter) des titres. Le compte-titres offre une grande liberté (tout ou presque peut être acheté via un compte titres), mais aucun avantage fiscal. Le PEA est un produit d’épargne réglementé permettant de gérer un portefeuille d’actions, certificats d’investissement, OPCVM, Sicav, parts de SARL tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Les dividendes et plus-values ne sont pas assujettis à l’impôt sur le revenu (sauf en cas de retrait avant 5 ans ou s’il s’agit de revenus de titres non cotés). Mais, ils sont soumis aux prélèvements sociaux (17,20 %). Sur un PEA classique bancaire, les versements sont limités à 150 000 € par personne (+75 000 € pour le PEA-PME, soit 225 000 €). Ce placement financier est destiné à financer les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).
L'assurance-vie et le contrat de capitalisation
L’assurance-vie est un contrat d’assurance permettant à un souscripteur assuré de se constituer un capital, via des versements libres ou programmés. Il peut retirer les fonds placés à tout moment. Le contrat est géré par une compagnie d’assurance. L’épargne versée peut être placée sur un fonds en euros, et éventuellement d’autres supports choisis par l’assureur.
L’assurance-vie est très avantageuse fiscalement : les intérêts sont imposés lors de leur versement à un prélèvement forfaitaire non libératoire de 7,5 % (moins de 150 000 €) ou de 12,8 % (plus de 150 000 €), après déduction d’un abattement de 4 600 € pour un célibataire et 9 200 € pour un couple, si le contrat a plus de 8 ans. L’assurance-vie offre également des avantages successoraux (abattement sur les droits de succession).
Le contrat de capitalisation est une enveloppe proche de l’assurance-vie. Ce contrat est régi par le Code des assurances, sauf pour la transmission, soumise au régime commun. Ainsi, le contrat de capitalisation est identique au contrat d’assurance-vie au niveau de la gestion et de la fiscalité des gains. En revanche, il n’offre pas les mêmes avantages successoraux.
Le PEA assurance
Beaucoup moins répandu qu’un PEA bancaire, le PEA assurance est ouvert, comme son nom l’indique, auprès d’une compagnie d’assurance. Le PEA assurance donne lieu à la souscription d’un contrat de capitalisation en unités de compte, tout en profitant des avantages du plan d’épargne en actions classique. Il permet de cumuler les points forts des deux enveloppes fiscales. Le PEA assurance est soumis aux mêmes règles de détention et de durée qu’un PEA en banque.
Plan d’épargne retraite (PER individuel)
Les assureurs proposent généralement des plans d’épargne retraite. Il s’agit là encore d’une enveloppe de type assurance-vie, mais avec une forte contrainte : l’épargne est bloquée jusqu’à la retraite (parfois uniquement sous forme de rente), sauf cas exceptionnels (licenciement, décès du conjoint, etc.) Les versements sur ces produits d’épargne à long terme sont déductibles de votre revenu imposable (sous certaines limites).
Par exemple, pour un plan d’épargne retraite (PER) individuel, un salarié peut déduire en 2023 le plus élevé de ces 2 montants :
- 10 % de ses revenus professionnels de 2023, nets de cotisations sociales et de frais professionnels, avec un plafond de 35 194 € ;
- 4 114 €.
Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR)
Autre possibilité pour votre épargne financière de long terme, le Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR) dit de « capital investissement » (ou « private equity, en anglais). Ce placement décorrélé des marchés financiers vous permet d’investir dans l’économie réelle. Il est majoritairement constitué de titres d’entreprises non cotées en bourse.
Il existe trois catégories de FCPR :
- Les FCPR classiques, investis au minimum à hauteur de 50 % en titres de sociétés non cotées sur les marchés boursiers.
- Les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI). Ils sont investis au minimum à hauteur de 60 % en titres d’entreprises innovantes non cotées sur les marchés boursiers.
- Les fonds d’investissement de proximité (FIP). Ils sont investis dans des petites et moyennes entreprises (PME) régionales non cotées sur les marchés boursiers, à hauteur de 60 % minimum.
L’avantage de ce type d’investissement ? La possibilité de défiscaliser vos revenus, avec les FIP et les FCPI. Vous pouvez profiter d’une réduction d’impôt allant jusqu’à 25 % du montant placé. Si vous investissez dans des FIP Corse et outre-mer, elle peut grimper jusqu’à 38 %. Attention, pour bénéficier d’une telle déduction d’impôt, l’actif du fonds doit être investi en titres éligibles.
Quelles solutions pour une épargne salariale ?
Certaines entreprises proposent à leurs salariés des plans d’épargne salariale. Ils peuvent y placer leur participation (prime représentant une partie des bénéfices de l’entreprise) et l’intéressement (prime liée à la performance de l’entreprise). Le salarié peut aussi y effectuer des versements volontaires pouvant, dans certains cas, être complétés par l’employeur (système de l’abondement).
Plan d'Épargne Entreprise (PEE) :
Les sommes placées sont gérées et placées en actions de l’entreprise, parfois des fonds solidaires ou socialement responsables. La seule obligation au niveau du PEE en termes de fonds est de proposer au moins un FCPE qui ne soit pas un « fonds d’actionnariat salarié ». Un fonds actionnariat salarié est un fonds dont plus du tiers de l’actif est composé de titres émis par l’entreprise (actions, obligations, bons de souscription, etc.) Les sommes investies au PEE sont légalement bloquées pendant 5 ans. Sauf cas de déblocages exceptionnels (mariage, acquisition de la résidence principale, surendettement, etc.)
Plan d'Épargne Retraite Collectif (PERCO) :
Le PERCO ne peut pas servir de support à l’actionnariat salarié. Il doit proposer au minimum trois fonds présentant différents profils d’investissements : un fonds monétaire, un fonds actions et un fonds obligataire. Il doit aussi intégrer, soit parmi ces trois fonds, soit en plus, un fonds dit « solidaire », où une partie du capital du plan doit y être obligatoirement investie. Les sommes versées sur un PERCO sont bloquées jusqu’au départ à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé. La somme, une fois libérée, peut être versée sous forme de capital (si prévue par accord collectif) ou de rentes.
À savoir : Depuis le 1er octobre 2019, de nouveaux plans d’épargne retraite sont disponibles. Votre PERCO peut être transformé en PER d’entreprise collectif.
Quelles solutions pour une épargne immobilière ?
Une autre possibilité, pour affecter son épargne mensuelle, est de s’endetter en investissant dans l’immobilier locatif. Les loyers obtenus sont alors utilisés pour rembourser le crédit. Par exemple, sur un investissement de 60 000 €, empruntés sur 20 ans, la mensualité de votre crédit s’élève environ à 300 €, mais vous recevez 150 € de loyers par mois. Finalement, votre effort d’épargne mensuel est de 150 €.
Il existe de nombreux programmes d'investissement immobilier, comme par exemple:
La location nue :
Vous mettez en location un bien nu (sans meuble). Vous recevez alors des revenus fonciers (imposés à l'IR et aux prélèvements sociaux).
La location meublée :
Vous pouvez mettre en location un bien meublé. La location meublée est considérée comme une activité commerciale. Vous avez le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Les revenus sont soumis au régime BIC, avec un avantage fiscal important : vous pouvez déduire de ses revenus l’amortissement du bien.
L'immobilier défiscalisant (loi Pinel) :
Vous mettez un bien en location en respectant certaines conditions définies par l’état :
- logement neuf ;
- durée minimale de 6 ans ;
- zone ciblée, loyer plafonné ;
- ressources du locataire limitées ;
En plus des revenus fonciers obtenus, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 15 % pour un engagement de location de 9 ans (acquisition en 2023). Elle est de 10,5 % pour une durée d’engagement de 6 ans, et 17,5 % si vous vous engagez à louer le bien 12 ans.
SCPI :
Une société civile de placement immobilier (SCPI) collecte des fonds auprès des épargnants pour acquérir des immeubles et percevoir des loyers. Une fois tous les frais (entretien, gestion, impôts, assurance, etc.) déduits, elle redistribue le résultat à chacun des associés en proportion du nombre de parts détenues.
Ce placement immobilier offre plusieurs intérêts : un faible ticket d’entrée, une gestion totalement déléguée à la société, un risque mutualisé (une SCPI va détenir plusieurs biens), et un accès à des biens avec une bonne rentabilité (notamment immobilier de commerce et de bureaux).
Que faut-il privilégier entre épargne immobilière et épargne financière ?
L’immobilier locatif à crédit donne un effet de levier, car il permet de placer dès aujourd’hui, non pas le capital qu’on a, mais le capital qu’on aura dans une quinzaine ou une vingtaine d’années. Les rendements sont calculés sur une base bien plus forte. Ils contribuent à rembourser en partie les mensualités de crédit tout en limitant l’effort d’épargne.
Le patrimoine obtenu au bout de 15 ans ou 20 ans pour un investissement immobilier à crédit est bien plus élevé que si on avait versé chaque mois les mêmes sommes dans un placement financier.
Investir dans l’immobilier est intéressant, à condition de remplir ces 6 prérogatives :
- Pouvoir dégager une capacité d’épargne mensuelle régulière.
- Avoir une visibilité sur cette capacité d’épargne sur au moins 15 ans voire 20 ans.
- Accepter une forme de rigidité : Contrairement à une épargne programmée, vous n’avez pas la possibilité de stopper vos versements un mois, pour cause de vacances par exemple.
- Détenir au préalable une épargne de précaution de plusieurs milliers d’€.
- Choisir l’investissement immobilier le mieux adapté à sa situation : BIC pour dégager des revenus non fiscalisés, SCPI pour un investissement souple, mais aussi plus liquide, programmes défiscalisants pour réduire ses impôts, etc.
- Ne pas oublier que la qualité du bien sélectionné reste un critère important : état, facilité à louer, frais et charges raisonnables, etc.
Comment organiser son épargne ?
Découvrez les étapes à suivre pour bien organiser votre épargne :
- Équilibrez votre budget entre vos ressources et vos dépenses, afin de dégager une capacité d’épargne.
- Constituez-vous une épargne de précaution, en optant pour un support sans risque et liquide comme le livret A.
- Faites le point sur vos projets (achat d’une maison, financement des études de ses enfants, préparation de la retraite, etc.), votre horizon de placement (court terme, moyen ou long terme), et votre tolérance au risque (plutôt risquophile ou risquophobe). Dans le premier cas, vous acceptez de prendre des risques dans l’optique de réaliser des performances supérieures. Dans le second cas, vous avez une préférence pour les formules sans risque, avec une rémunération plus faible.
- Sélectionnez votre ou vos solutions d’épargne, en essayant de diversifier vos placements. C’est la clé pour espérer une meilleure rentabilité, tout en réduisant les risques.
Questions fréquentes sur l’épargne
Quel est le meilleur produit d’épargne ?
Selon les Français, le meilleur produit d’épargne est le livret A. Il est apprécié pour son rendement comme sa sécurité. Pour rappel, le taux de rémunération du livret A est de 3 % depuis le 1er février 2023. Si, sur une courte période, le petit livret rouge affiche une performance supérieure, sur le long terme, l’assurance-vie le bat largement. Sur 5 ans, les fonds en euros offrent un rendement de 1,6 %, contre 0,9 % pour le livret A1. Concernant la disponibilité des fonds, le livret A l’emporte sur l’assurance-vie. Le délai pour retirer l’épargne placée sur ce type de contrat est plus long. Il va de quelques jours à deux mois.
Comment bien épargner de l’argent ?
Pour faire fructifier votre épargne, tout en maîtrisant votre budget, vous pouvez adopter la règle des 50/30/20. Cette technique de gestion budgétaire propose de répartir vos revenus mensuels de la façon suivante :
- 50 % pour les besoins essentiels : logement, nourriture, transports, assurances, etc.
- 30 % pour les dépenses personnelles, les loisirs.
- 20 % pour l’épargne, les investissements.
Avec un revenu de 3 000 € net, la répartition serait la suivante :
- 1 500 € pour les besoins essentiels : logement, nourriture, transports, assurances, etc.
- 900 € pour les dépenses personnelles, les loisirs.
- 600 € pour l’épargne, les investissements.
Où placer 20 000 € en 2023 ?
Si vous n’avez pas constitué d’épargne de précaution, ces 20 000 € sont l’occasion rêvée pour le faire. Privilégiez des placements sans risque et liquides à l’image du livret A ou du livret de développement durable et solidaire (LDDS). Si vous possédez déjà une épargne de précaution, vous pouvez investir vos 20 000 € sur le fonds en euros d’un contrat d’assurance-vie ou bien un plan d’épargne retraite (PER).