SICAV monétaire : de quoi s'agit-il ?
Couramment appelées " SICAV de trésorerie " ou " SICAV à court terme ", ces OPCVM monétaires permettent en principe de rémunérer à courte échéance et avec un risque limité des excédents de liquidités. Cet OPCVM peut être une SICAV, mais le plus souvent un fonds commun de placement (FCP).
Quelle que soit l'appellation qui leur est donnée, il s'agit avant tout de fonds d'investissement constitué de placements de trésorerie sans aucune action de sociétés.
En règle générale ces OPCVM monétaires sont composés de bons du Trésor, d'obligations à court terme (à taux fixe ou variable) ou de titres de créances négociables. Du fait de leurs échéances de courtes durées et donc d'une limitation des risques liés aux variations de valeur, ces placements sont considérés comme stables.
Un investissement dans une SICAV monétaire se révèle relativement simple, il suffit d'acheter des parts d'OPCVM monétaires à partir d'un compte-titre. Ces parts peuvent provenir de l'établissement bancaire dont vous êtes clients, d'un courtier en ligne ou de tout autre organisme financier. Lorsque vous le décidez, vous vendez tout ou partie de ses parts en empochant éventuellement la plus-value. Les SICAV monétaires peuvent également être accessible via certains dispositifs d'épargne salariale, telle que le PERCO ou le PEE.
Le coût d'une part d'OPCVM monétaire varie sensiblement d'un organisme à un autre en allant de quelques euros à plusieurs milliers d'euros. Si le taux de rendement d'OPCVM ne peut être connu à l'avance, il se rapproche généralement des taux du marché monétaire.
Une souplesse de rémunération supérieure aux livrets
Parallèlement à la plupart des livrets, dont ceux réglementés, la rémunération est calculée par quinzaine, les SICAV monétaires sont valorisées au jour le jour, ce qui représente un avantage certain. Cette souplesse permet en effet de bénéficier des intérêts de manière optimale sans devoir prendre en compte les dates.
Les divers types d'OPCVM monétaires
Le règlement européen du 14 juin 2017 relatif aux fonds monétaires réglemente les SICAV monétaires. Cette réglementation vise essentiellement à différencier les fonds selon leur type valeur liquidative. C'est ainsi que 3 catégories de fonds sont différenciées :
Les fonds monétaires à valeur liquidative constante sont assez répandus dans les pays anglo-saxons et s'accompagnent d'une valeur liquidative fixe. Afin de garantir cette stabilité, la quasi-intégralité (99,5 %) doit être investie dans la dette publique. Le court terme est également imposé avec des titres dont l'échéance ne peut varier qu'entre 2 et 4 mois.
Les fonds monétaires à valeur liquidative variable regroupent la grande majorité de fonds monétaire français. Leur valeur liquidative est essentiellement fonction des fluctuations du marché. Ces fonds peuvent être composés de titres de dette dont l'échéance se situe entre 2 et 4 mois et sont alors considérés comme des fonds à court terme. Lorsque ces fonds sont composés d'actifs d'une durée de vie pouvant atteindre les 12 mois, ils entrent alors dans la catégorie " standard ".
Les fonds monétaires à valeur liquidative de faible volatilité constituent la 3e catégorie. Ces fonds se situent à mi-chemin entre les 2 précédents en considérant leur niveau de volatilité et fonctionnent comme les fonds à valeur liquidative constante. Par contre ces fonds sont nécessairement composés d'actifs dont l'échéance est comprise entre 2 et 4 mois, c'est-à-dire à court terme.
C'est lors des périodes d'instabilité financière que les différentes valeurs liquidatives peuvent jouer un rôle. Pour une catégorie de produits ne présentant généralement que peu de risques, les fonds monétaires valeur liquidative de faible volatilité se révèlent souvent moins risqués que les 2 autres.
Les gains de ces mêmes fonds peuvent par contre se révéler moins rémunérateurs en période de stabilité.
Les OPCVM monétaires par nature exclus du PEA
Les SICAV monétaires ne contenant pas d'action elles sont donc exclues de leur souscription sur un PEA. Toutefois, des établissements financiers mettent en place des fonds éligibles au PEA et dont les arbitrages offrent la possibilité de se rapprocher de SICAV monétaire, ce tant en matière de rendement que de risque.
En raison des risques inhérents à chaque catégorie d'OPCVM monétaire, il est fortement recommandé de prendre connaissance du document d'information clé pour l'investisseur (DICI). Obligatoirement remis en préalable de la souscription, ce document visé par l'AMF indique, parmi d'autres informations, à quel type de fonds monétaire appartient le support.
La fiscalité et les frais des OPCVM monétaires
Les OPCVM monétaires ne disposent pas d'une fiscalité spécifique. La taxation applicable est celle du régime des valeurs mobilières qui dépend essentiellement du support d'investissement c'est-à-dire soit une épargne salariale, soit un compte-titre.
En matière de frais de négociation, ceux-ci sont variables en fonction des organismes. Si la plupart des banques ne facturent pas de frais lorsqu'il s'agit de la souscription à leurs propres SICAV monétaires, il en est tout autrement lorsque l'investisseur sélectionne un autre OPCVM. Il est dès lors possible qu'il doive supporter divers frais tels que ceux d'entrée, de transactions et parfois de garde.