Pour la première fois de son histoire, un constructeur automobile Japonais et non des moindres puisqu'il s'agit de l'ex leader mondial Toyota Motor a décidé de délocaliser en France la production de sa petite voiture hybride Yaris.
En raison de la spécificité du marché américain, la fabrication de cette citadine, qui prévoit notamment un moteur essence de 1,5 litre et une boîte automatique, nécessitera un investissement supplémentaire de 8 millions d'euros afin d'adapter les lignes de production de Valenciennes.
Selon les analystes, cette initiative, annoncée par l'ex-leader mondial vendredi dernier, vise à protéger ses marges et la rentabilité de la hausse du yen et de l'envolée du prix de l'énergie.
Devise refuge, le yen n'a cessé de s'apprécier atteignant un pic à 78 yens pour un dollar le 4 juin dernier en raison de l'aggravation de la crise souveraine en zone euro et de l'instabilité politique qui régnait en Grèce.
A l'heure où les délocalisations sont légions en France, la décision de Toyota peut surprendre. Pourtant avant elle, plusieurs de ses concurrents japonais comme Nissan, Honda et Mazda ont décidé de délocaliser leur production pour ouvrir de nouvelles usines au Mexique afin de fournir le marché américain.
Produire au Japon est en effet de plus en plus difficile pour les groupes automobiles japonais confrontés notamment à des coûts salariaux élevés, une fiscalité lourde et surtout une monnaie trop chère qui nuit à leur compétitivité.
Enfin, " L'exportation de l'un de nos modèles mondiaux produit en Europe témoigne de notre engagement en faveur de la fabrication européenne, mais aussi de notre vision globale qui nous a permis de prendre la tête du développement des petites et moyennes voitures", a déclaré de son côté Didier Leroy, PDG de Toyota Motor Europe.