Le taux du Livret A est bloqué à 3% jusqu'au 31 janvier 2025. Cette rémunération est supérieure au niveau d’inflation actuel, retombé à 2,3% sur douze mois en mars. Pour la première fois depuis quatre ans, le rendement réel du placement préféré des Français redevient donc positif.
C’est assez rare pour être souligné : le Livret A redevient rentable ! Non pas parce que son taux vient d’évoluer. Puisque pour rappel, celui-ci a été bloqué à 3% en août dernier par le ministère de l’Economie et la Banque de France, jusqu’en janvier 2025. En réalité, la rentabilité de ce livret a une autre explication : le fait que l’inflation recule. En effet, alors que l'indice des prix à la consommation s’élevait encore à 3% sur un an en février, il est retombé à 2,3% sur douze mois en mars.
Une rentabilité réelle enfin atteinte
Cette situation, où le Livret A, et donc son cousin le LDDS, est rentable pour les épargnants, n’est pas fréquente. “Il faut remonter à 2020 pour voir le rendement du Livret A faire jeu égal avec l'inflation. Cette année-là, le taux d'inflation annualisé s'établit à 0,5%, comme celui du Livret A, fixé à 0,5% à partir du 1er février 2020”, rappellent Les Echos. A cette époque, le placement préféré des Français n’était donc même pas rentable. Il leur évitait simplement de préserver leur pouvoir d’achat.
En revanche, désormais, le Livret A rapporte réellement de l’argent à ses plus de 55 millions de détenteurs. Ceux qui ont quelques économies à placer, et qui ne souhaitent pas prendre de risques, ont donc tout intérêt à garnir leur livret dès maintenant. D’autant qu’en février 2025, Bercy et la Banque de France pourraient baisser la rémunération de ce produit, si l’inflation continue de descendre.
Un placement qui a de nombreux atouts
Evidemment, plus les épargnants peuvent épargner massivement sur leur livret, plus il leur rapportera. Pour rappel, il est possible d’y verser jusqu’à 22 950 euros. À tout moment, il est possible d’y retirer de l’argent en cas de besoin, sans pénalités. A condition de conserver au moins 10 euros dessus, pour le garder ouvert.
Autre atout du Livret A, ainsi que du LDDS : il s’agit de placements exonérés d'impôts. C’est-à-dire que les intérêts perçus ne supportent ni l'impôt sur le revenu, ni les prélèvements sociaux. Ce qui explique pourquoi les Français se ruent dessus. Pour preuve, d’après les derniers chiffres publiés par la Caisse des Dépôts, les épargnants ont placé 3,4 milliards d'euros sur leurs Livrets A et LDDS. Ainsi, les encours des livrets d'épargne réglementée continuent de gonfler pour atteindre 571,5 milliards d'euros.
Un LEP encore plus rémunérateur
A noter qu’à ce jour, il n’y a qu’un livret sans risque qui rapporte plus que le Livret A et le LDDS : le LEP (Livret d’épargne populaire). Depuis le 1er février, il est rémunéré à un taux de 5% net d’impôts, ce qui est largement supérieur au niveau d’inflation. Cependant, son plafond de versement est plus de deux fois inférieur à celui du Livret A, puisqu’il est fixé à 10 000 euros depuis octobre. De plus, le LEP n’est pas accessible à tous. Contrairement au Livret A, il est réservé aux ménages modestes, c’est-à-dire à ceux dont le revenu fiscal de référence (RFR) ne dépasse pas le seuil de 22 419 euros pour les célibataires, divorcés ou veufs, sans enfant à charge.
Enfin, le LEP devrait bientôt devenir moins intéressant. Son taux « technique » devrait se situer autour de 3,80% au 1er août, selon les prévisions du site MoneyVox. Ce qui reste toutefois une rémunération avantageuse pour ceux qui peuvent y prétendre.