Le taux du LEP pourrait connaître une chute brutale au 1er février. En revanche, les seuils de revenus pour bénéficier de ce placement réservé aux ménages viennent d’être réhaussés.
Mauvaise nouvelle pour les épargnants éligibles au Livret d’épargne populaire (LEP). Alors que le livret d’épargne réglementé est rémunéré à 6% depuis le 1er août, son taux pourrait bientôt chuter. En effet, la rémunération du LEP est corrélée au niveau de l’inflation. Plus précisément, elle est calculée en fonction de l'évolution de la hausse moyenne des prix hors tabac au cours du semestre précédent.
La rémunération du LEP pourrait reculer en raison du ralentissement de l’inflation
Or, d’après les dernières estimations de l’Insee, cette hausse des prix ralentit. Au dernier semestre 2023, elle devrait être de 4,3%, selon l’institut statistiques. La rémunération du LEP risque donc de diminuer à ce niveau, lors de la prochaine révision de son taux au 1er février. Sauf si le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, suggère au ministre de l’Economie de limiter l'ampleur de la baisse. Ce qui n’est pas impossible, puisqu’à défaut, la chute de sa rémunération s’avèrerait brutale pour les épargnants.
Mais quoi qu’il en soit, même si le ministre décide d’appliquer strictement la règle de calcul du livret, ce dernier devrait conserver son statut de placement anti-inflation. Et demeurer plus avantageux que les autres livrets d’épargne réglementée. Car pour comparaison, le plus connu d’entre eux, le Livret A, n’est rémunéré qu’à 3% jusqu’en février 2025. Et il en est de même pour son petit frère le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Le LEP devrait également rester plus rémunérateur que les livrets bancaires non réglementés proposés par les banques, dont les taux sont actuellement bien inférieurs à 3% net d’impôts.
Un seuil de revenus réhaussé au bénéfice des épargnants
Par ailleurs, le LEP va aussi potentiellement ouvrir la porte à davantage d’épargnants en 2024. Pour cause, les seuils de revenus pris en compte à l’ouverture viennent d’être actualisés pour cette année. Et ils sont en hausse par rapport à l’année passée. Pour rappel, le LEP n’est pas accessible à tous. Ce placement se destine aux ménages modestes, dont le revenu fiscal de référence (RFR) ne dépasse pas un certain seuil. Celui-ci évolue selon la composition de votre foyer.
L'année dernière, si vous étiez célibataire, divorcé ou veuf, sans enfant à charge, votre RFR devait s'élever au maximum à 21 393 euros. Alors que désormais, ce seuil est fixé à 22 419 euros, soit une différence de 26 euros. Si vous êtes marié ou pacsé, avec ou sans enfant à charge, la différence est plus marquée. En effet, désormais, votre RFR doit être de 32 821 euros maximum, contre 34 393 euros auparavant.
Pour connaître votre RFR, il vous suffit de consulter votre avis d’imposition. Le dernier en date vous a été fourni par l’administration l’été dernier, et indique votre RFR au titre de l’année 2022. Dès cet été, vous recevrez votre avis d’imposition 2024 sur les revenus 2023.