Les obligations sont des valeurs mobilières qui, par rapport aux actions, présentent l'intérêt d'offrir aux investisseurs un revenu fixe et certain, sauf défaillance de l'émetteur. Alors qu'elles devraient représenter une part importante de l'allocation d'actifs d'un investisseur particulier, au même titre que les actions, elles sont beaucoup moins utilisées que ces dernières. La faute à un manque d'information sur le fonctionnement et sur les produits disponibles pour le particulier.
Pour satisfaire leur besoin de financement, les entreprises ont à leur disposition plusieurs sources de financement. Elles peuvent se financer sur le marché des capitaux, à travers une introduction en bourse ou une augmentation de capital. Mais elles peuvent également s'endetter, soit auprès d'une banque, soit sur le marché obligataire. Sur ce marché, la société va émettre de la dette sous forme d'obligations. Les Etats et les collectivités aussi émettent de la dette. Une obligation est une part de cette dette. C'est ainsi un titre de créance émis par l'état ou une entreprise. Le détenteur d'une obligation est donc détenteur d'une part de la dette émise par l'émetteur. Celui-ci va alors verser aux détenteurs d'obligations un coupon chaque année, représentant les intérêts, et rembourser le nominal à l'échéance du titre. Une obligation se compose d'un nominal, un coupon (exprimé en pourcentage du nominal) et une date d'échéance à laquelle le détenteur de l'obligation se voit rembourser le nominal. Les émissions d'obligations sont souvent réservées aux professionnels, même si les particuliers y ont parfois accès, à l'image de l'émission des obligations EDF en Juin 2009. Lors de ces émissions, les investisseurs peuvent acheter les obligations à leur nominal. Il s'agit du prix d'une obligation. Toutefois, pour attirer les investisseurs, le prix d'émission d'une obligation peut être inférieur au nominal. Et dans de rares cas, le prix d'émission peut être supérieur au nominal, lorsque l'émission est très demandée et/ou que l'entreprise ne veut pas trop emprunter. Le seule risque pour le détenteur qui conserve son obligation jusqu'à l'échéance est la survenance d'un événement de crédit sur l'émetteur. Les événements de crédit interviennent lorsque l'entreprise ne peut plus faire face à ses échéances. 4 événements de crédit peuvent survenir : Ce sont le défaut de paiement (l'entreprise n'a pas remboursé une échéance), la demande de délai de paiement ou de prolongement de la durée de paiement (la restructuration), la renégociation de la dette et enfin la faillite. Selon le type d'événement, la perte pour les détenteurs d'obligations peut être partielle ou totale.
Cotation et rendement actuariel
Au lieu de participer à une émission d'obligations, les investisseurs peuvent investir sur ces produits sur le marché secondaire. En effet, les obligations sont des produits cotées et elles peuvent s'échanger en bourse pendant toute leur durée de vie. Il est donc possible pour un particulier n'ayant pas participé à l'émission d'investir sur une obligation, et également de la revendre sans attendre l'échéance Une obligation cote en pourcentage du nominal. Ainsi, une obligation qui a un nominal de 1000 euros, un coupon de 4% et qui cote 97%, se paye 970 euros. Pour 970 euros, le détenteur du titre recevra chaque année jusqu'à l'échéance un coupon de 40 euros (4% * 1000) et 1000 euros à l'échéance. Le coupon est de 4%, mais le rendement réel de l'obligation est plus élevé. On appelle ce rendement " le taux actuariel ". Le rendement actuariel permet ainsi de calculer et de comparer la rentabilité des obligations. Par exemple, une obligation 5 ans qui offre un coupon de 8% n'est pas forcement plus intéressante qu'une obligation 5 ans qui offre un coupon de 5%. En effet, l'obligation 8% peut être très chère et offrir un rendement actuariel très faible.
Par exemple si l'obligation 8% cote 115%, son rendement actuariel est de 4.575% annuel. Il correspond à la performance sur 5 ans d'un placement ayant une mise de départ de 115 euros, qui offre 8 euros chaque année pendant 5 ans et 100 euros à l'échéance. D'un autre côté, si l'obligation 5% cote 99%, son rendement actuariel est de 5.2%. Il parait alors plus intéressant de placer 99 euros pour recevoir 5 euros chaque année pendant 5 ans et 100 euros à l'échéance. Le taux actuariel d'une obligation permet également de comparer son rendement aux autres placements, par exemple le livret A ou l'assurance vie. Le cours d'une obligation dépend de deux choses : Les taux et la prime de risque. Si la prime de risque est quasiment nulle (exemple : Une obligation du trésor allemande), le cours de l'obligation ne va dépendre que de l'évolution des taux. Prenons l'exemple d'une obligation 4%. Si les taux sont par exemple à 3%, l'obligation sera attractive, et son cours sera alors élevé, au dessus de 100%. Mais si les taux remontent à 5%, l'intérêt pour l'obligation 4% va diminuer, et donc son cours également. Il passera en dessous de 100% Plus une obligation sera risquée, plus son cours sera faible, car les investisseurs n'accepteraient d'acheter cette obligation qu'en échange d'un rendement attractif. Le coupon est fixe, mais si le cours baisse, le taux actuariel augmente. Ainsi, plus le taux actuariel d'une obligation est élevé, plus le risque estimé de cette obligation est important En plus du cours de l'obligation, l'acheteur d'une obligation doit payer au vendeur le " coupon couru ". Il représente la part du prochain coupon qui est acquise au détenteur au titre de la détention de l'obligation depuis le dernier versement. C'est une quote part du prochain coupon calculée au prorata des jours de détention depuis le dernier versement. Ainsi, la veille du paiement du coupon, le coupon couru est égal au coupon à payer. Pour calculer le rendement actuariel d'une obligation, on ne prend pas en compte le coupon couru qui est un revenu quasi certain, et qu'on paye à son juste prix.
En pratique : Quels titres acheter? Et comment acheter?
Théoriquement, il est très facile d'acheter une obligation. De la même manière que les actions, les obligations s'achètent en passant un ordre sur son compte titres ordinaire, muni du code ISIN du titre. En pratique, il est bien plus difficile d'acheter des obligations que des actions, car les courtiers ne proposent pas l'accès à tous les marchés d'obligations. En insistant auprès du courtier, on peut réussir à avoir accès à une obligation particulière mais les frais risquent alors d'être exorbitants. Par exemple, le courtier Fortuneo ne donne accès qu'aux obligations d'Euronext Paris. Ce n'est pas le plus gros marché d'obligations, beaucoup d'obligations françaises cotant en Allemagne ou au Luxembourg, mais il y a quand même quelques bons titres comme l'obligation BPCE 3.6% (FR0010206474) dont le rendement actuariel dépasse les 5%. Binck Bank, le courtier néerlandais, ne propose que des obligations d'Etats sur Euronext Paris. Par contre, il propose le marché obligataire d'Euronext Amsterdam, sur lequel on trouve quelques opportunités en obligations d'entreprises. Il y a par exemple les obligations ING 6.25% 2021 (XS0130855108) et Rabobank 6.875% 2020 (XS0496281618). Mais l'intérêt de Binck Bank réside surtout dans les frais du courtier, qui sont vraiment minimes. Beaucoup d'obligations attractives sont cotées en Allemagne (à Francfort) et à Luxembourg. Boursorama peut donner accès à ces marchés. Mais il s'agit uniquement d'une liste de titres sélectionnés par Boursorama. La sélection est quand même importante, et permet déjà de toucher des rendements intéressants. Il est également possible de demander à Boursorama de référencer un produit. Mais il n'y a aucune garantie qu'il le fasse. Il faut souvent mettre des montants importants pour que la demande soit acceptée. Mais le meilleur courtier sur les obligations est selon nous Cortal consors, filiale de BNP Paribas. La plateforme de Cortal permet en effet de traiter, pour un coût relativement faible, un très grand nombre d'obligations cotées sur Euronext, mais aussi en Allemagne et au Luxembourg. Les obligations qui ne sont pas disponibles en ligne peuvent normalement être achetées en passant un ordre par téléphone. On peut alors acheter des titres très attractifs comme Lafarge 4.75% 2020 (XS0215159731), Wendel 4.375% 2017 (XS0224749100), Arcelor 4.625% 2017 (XS0559641146), ou encore Air France 6.75% 2016 (FR0010814459). Notre partenaire B Capital, également filiale de BNP Paribas, passe également par la même plateforme que Cortal Consors. Sur notre Offre Bourse, vous avez ainsi accès à grand nombres d'obligations et pour les autres, vous pouvez appeler B Capital, ou votre conseiller Allofinance.