Historiquement, on observe que la hausse des prix alimentaires est une bonne nouvelle pour les supermarchés dans la mesure où les grandes enseignes de la distribution profitent de leurs économies d'échelle pour limiter l'impact de cette inflation et prendre des parts de marché aux acteurs plus petits et plus fragiles du secteur qui n'ont pas cette marge de manoeuvre. Mais maintenant que des groupes agro-alimentaires comme Unilever et Nestlé menacent de répercuter l'incidence de l'envolée des prix des matières premières - y compris le maïs et le blé en hausse de plus de 90% au cours des douze derniers mois -, il est fort probable que les supermarchés ressentent aussi les effets de cette hausse.

      Avec l'essor des magasins de hard discount, les chaînes de supermarchés s'exposent à des pertes potentielles de parts de marché si elles décident de relever leurs prix. Car le hard discount est appelé à croitre, en témoigne le constat selon lequel il représente actuellement en France 14% du marché de la distribution, contre 5% au milieu des années 1990.
      Après les traditionnelles négociations annuelles qui se sont achevées le 1er mars les fournisseurs ont réclamé des hausses de 4% à 6%, mais les grandes chaînes de supermarchés françaises ont déclaré, qu'elles pourraient augmenter leurs prix que de 1% à 2%.
      Casino-Guichard par exemple, ne prévoit pas de relever ses prix dans ses hypermarchés Géant et ses magasins de discount Leader Price, prenant le risque d'entamer ses marges.

      Les distributeurs qui ne sont pas propriétaires de leurs murs encourent un risque supplémentaire. Avec un loyer important à payer, une chaîne pourrait n'avoir d'autre choix que de relever ses prix pour défendre ses marges.

      Même sur des marchés où les chaînes de hard discount représentent moins une menace, les distributeurs qui relèvent leurs prix pourraient être affectés par des baisses de volumes liées à l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs. Selon les prévisions de Morgan Stanley, les marges de l'alimentaire devraient se détériorer sur des marchés comme la France et les Etats-Unis.

      Pour terminer, le secteur européen de la distribution se paye seulement 14,5 fois les résultats attendus pour 2011, des ratios de valorisation très attrayants. Pour l'heure, la bourse continue de faire confiance aux groupes du secteur. Cela fait deux ans que la distribution surperforme le marché. Même si les plus petites tirent mieux leurs épingles du jeu comme Guyenne et Gascogne qui a progressé de 40%, le score de Carrefour, +10% ou celui de Casino +17% sur l'année, démontre que le secteur parvient à garder la tête hors de l'eau dans un contexte difficile.
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