Le spectre de la crise souveraine plane à nouveau sur les marchés
Autre motif de crispation qui met en lumière les prémisses d'une crise de confiance dans le secteur bancaire, le montant des dépôts au jour le jour des banques auprès de la Banque centrale européenne qui a atteint jeudi un nouveau record pour 2011, ce qui illustre bien les craintes des acteurs du marché interbancaire de la région malgré une abondance de liquidités.
Les banques ont ainsi placé 172,864 milliards d'euros auprès de la BCE jeudi, contre 166,118 milliards d'euros mercredi, et contre un précédent record pour l'année de 169,64 milliards d'euros, enregistré mardi.
Selon les opérateurs du marché monétaire, un montant supérieur à 100 milliards d'euros signale des incertitudes sur le marché. Or c'est la troisième journée consécutive que les dépôts dépassent de très loin les 100 milliards. Ce constat démontre que les banques préfèrent placer leurs fonds auprès de la BCE, pourtant moins rémunérés, plutôt que de s'accorder des prêts entre elles, ce qui révèle une perte de confiance des banques entre elles.
Logiquement, face à cette méfiance, les titres bancaires sont dans la tourmente. Société générale chute de 7.02%, à 18.14 euros, c'est son plus bas niveau jamais atteint. Depuis le début de la semaine, le titre qui a déjà fondu de 50% depuis le début de l'année, recule de 18%. La banque rouge et noir emporte dans son sillage l'ensemble du secteur. Crédit agricole dégringole de 5.33%, à 5.55 euros, Natixis cède 4.19%, à 2.49 euros, BNP -3.58% à 31.09 euros, Axa -3.55%, 9.89euros.
Le secteur bancaire ayant un poids prépondérant dans la composition du CAC 40, le marché s'affiche en net repli de 1.45%, à 3041 points.