Pour racheter sur le marché secondaire la dette des Etats, les banques centrales, notamment la FED, sont amené à faire marché la planche à billet, pour avoir les fonds nécessaires à l'achat des emprunts souverains.
Le but de la stérilisation par la BCE : éviter l'inflation
Cet argent créé à partir de rien est injecté ensuite dans le circuit financier. Le risque, à la longue, est donc de générer de l'inflation.
Le mandat de la BCE lui interdit expressément de mener la moindre politique susceptible de provoquer des tensions inflationniste. C'est une des principales raisons pour lesquelles l'Allemagne s'oppose farouchement à un plan de rachat d'obligations massif et illimité de la part de la BCE.
Mais cela n'empêche pas la BCE de racheter des obligations d'Etats européens en difficulté depuis 2010. Pour ce faire, la Banque centrale européenne a pour habitude de " stériliser ses achats ".
La stérilisation permet de faire en sorte que les achats d'obligations ne soient pas inflationnistes.
Concrètement, la BCE, lorsqu'elle rachète à une banque commerciale des obligations d'Etats, elle propose à cette dernière de déposer les fonds versés dans les coffres de la banque centrale, en leur proposant des billets de trésorerie émis à des taux attractifs. Pour la banque commerciale, l'opération est très lucrative puisqu'elle transforme une créance sur un état en une créance sur la BCE. Une créance bien plus sûre, moyennant un taux avantageux. La BCE, elle, se retrouve contrainte de payer cher cette opération mais en contrepartie elle retire du marché la somme créé pour racheter les obligations d'Etat.
En fin de compte, le but de la manoeuvre est de nettoyer le Bilan des banques en transférant le risque de défaut à la BCE.
La stérilisation permet, in fine, de ne pas accroître la masse monétaire en circulation, donc théoriquement de faire en sorte que la politique de soutien de la BCE aux marchés des obligations d'état ne génère pas d'inflation. Par contre, sans injection de liquidité, il ne s'agit pas d'un véritable plan de relance comme les QE américain, qui ne permettrait pas de doper les marchés et l'économie. Toutefois, ces rachats permettent de rassurer le marché des dettes souveraines et font baisser les taux des emprunts espagnols et italiens.
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