Catering International Services (CIS) a été malheureusement au centre des attentions pendant la prise d'otage du site de gaz d'In Amenas en Algérie. Le groupe marseillais intervenait via une filiale depuis environ un an pour le compte de BP dans le désert algérien. Sur les jours de l'assaut final, 14 000 actions du spécialiste de l'hôtellerie de l'extrême ont été échangées, soit dix fois plus de titres qu'à l'accoutumée. C'est que le groupe de Régis Arnoux intervient dans des zones géographiques difficiles, reculées ou en conflit comme c'est le cas à proximité des frontières algériennes. Comme le ravitaillement est plus que complexe dans ces conditions, CIS joue un peu les baroudeurs. Il assure le " catering " en terres extrêmes c'est-à-dire la gestion des bases vie des sites pétroliers, gaziers et miniers.

      Le groupe a peu de concurrents sur ce créneau si particulier. Et c'est cette singularité qui le distingue de sociétés comme Sodexo. Et surtout, elle lui permet de ne pas connaître la crise contrairement aux autres acteurs plus traditionnels, qui eux sont exposés à l'Europe. CIS n'est en effet aucunement exposé à un pays du vieux continent. Au troisième trimestre 2012, le chiffre d'affaires progresse de 17,8% à 81,6 millions d'euros et sur les neuf premiers mois de l'année, il bondit de 23% à 239,2 millions d'euros. L'activité est risquée mais rentable car la croissance des pays émergents a suscité une demande très forte en matière première et énergie. La compagnie est en effet présente au Brésil avec comme principal client la compagnie pétrolière Pétrobras qui compte pour 65% des facturations totales du groupe. Mais il est également bien exposé à l'Algérie, CIS est propriétaire de la base vie d'Hassid Messaoud, qui n'est tout autre qu e la capitale algérienne du pétrole et du gaz. Ce positionnement 100% émergents lui permet de poursuivre son expansion tout en l'immunisant contre la déprime européenne. Dans ce contexte, le dossier vaux 15,2 fois son bénéfice net attendu pour 2013. Le bilan reste sain, le groupe est exempt de dette et sa trésorerie nette s'élevait à 28,5 millions d'euros fin juin 2012.

      Le groupe de Régis Arnoux est souvent mis en opposition avec Sodexo, l'autre société française spécialiste de la restauration collective mais aussi des titres restaurant. Plutôt à tort. Tout comme CIS, Sodexo est originaire de Marseille. Mais les similitudes s'arrêtent là... Contrairement au spécialiste de l'extrême, Sodexo ne s'aventure pas dans les terrains extrêmes. Lui, opère plus dans les cantines d'entreprises, d'établissements scolaires etc. Sur 2012, les ventes du pôle " solutions de services sur site ", le coeur de métier de Sodexo, ont progressé de 7,4% pour atteindre 4,77 milliards d'euros avec une croissance interne de 1,9%. Le groupe fait donc bonne figure malgré une baisse organique de 7,3% à 369 millions d'euros dans la zone Royaume-Uni et Irlande. Le groupe très présent en Europe, estime que la crise va durer ". Le discours tenu est teinté de prudence. Et pour cause... Sodexo table sur une croissance " modeste & raquo; de son chiffre d'affaires et de son résultat opérationnel sur l'ensemble de l'exercice 2012-2013, par rapport à un précédent exercice soutenu par des éléments exceptionnels comme la Coupe du monde de rugby, les Jeux olympiques et une cinquante-troisième semaine d'activité aux Etats-Unis. Dans ce contexte, la taille du groupe, deuxième mondial derrière Compasss est donc un atout. Un atout qui ne lui permet même pas de chiffrer ses objectifs pour l'exercice en cours. En novembre dernier, lors de la présentation de ses derniers résultats annuels, le groupe avait reporté cette annonce à la publication de ses prochains résultats semestriels prévue en avril 2013. La valorisation boursière assez élevée avec un titre qui flirte avec plus hauts historiques. La capitalisation boursière atteint 16,8 fois le bénéfice net estimé pour l'exercice 2013-2014...
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