Des années durant, le taux du Livret A n’a eu de cesse de s’éroder en raison d’une inflation contenue et d’une baisse constante des indices de référence, tels que l’Eonia et l’Euribor 3 mois. La situation a changé depuis janvier, puisque les taux à long terme ont remonté, de la même manière que les prix.
La règle de calcul du taux du Livret A a été modifiée en février 2020. À partir de cette date, la nouvelle formule prend en compte la moyenne semestrielle des taux interbancaires à court terme et du taux d’inflation, arrondie au dixième point le plus proche.
Cette valeur s’ajoute ensuite à un taux plancher de 0,5 %. Avant février dernier, la rémunération de ce placement défiscalisé était descendue à 0,5 % – soit son niveau plancher. Cette performance historiquement basse a poussé les épargnants à s’en désintéresser, sans pour autant l’abandonner complètement. D’ailleurs, le nouveau rendement annoncé en août devrait requinquer le Livret A.
Un taux doublé aussi pour le LEP
Compte tenu de l’inflation et de la remontée plus ou moins rapide des taux, le Gouverneur de la Banque de France a recommandé une hausse du taux du Livret A début août. Il suggérait alors une augmentation de 100 %, un bond qui concernerait également le LEP. Ces propositions ont été entendues par le ministre des Finances, qui a annoncé la nouvelle en début de semaine. Aussi, à partir du 1er août, le LEP servira un rendement de 4,6 % contre 2,2 % actuellement. Avec une telle rémunération, ce placement pourrait concurrencer le PEA et les autres supports d’investissement plus performants, axés sur les marchés boursiers et l’immobilier entre autres.
La révision fera du LEP le placement de court terme le plus intéressant du marché matière de rendement. Pour rappel, il fonctionne de la même manière que le Livret A. La seule différence se trouve dans les conditions de souscription. Seules les personnes ayant un revenu annuel inférieur à 20 297 euros peuvent ouvrir ce livret réglementé.
Selon les statistiques du ministère de l’Économie et des Finances, un peu plus de 7 millions de Français possèdent actuellement un LEP et 15 millions d’épargnants supplémentaires y sont éligibles. Les observateurs contestent ce chiffre et estiment que 20 millions de Français pourraient encore souscrire le Livret d’épargne populaire. Soutenues par la remontée des taux, les nouvelles souscriptions se sont accélérées depuis février : 400 000 LEP ont été ouverts ces quatre derniers mois.
Une révision de taux qui ne couvre pas l’inflation
Comme le LEP, le Livret A bénéficiera aussi d’un taux doublé, selon le cabinet de Bruno Le Maire. Sa rémunération passera de 1 % actuellement à 2 % au premier août. Le ministre de l’Économie et des Finances croit que cette révision devrait raviver la flamme des épargnants pour ce placement.
Historiquement, les Français ont toujours apprécié la sécurité et la défiscalisation associées au Livret A. Son rendement garanti et sa liquidité sont autant d’atouts qui ont font l’un des placements préférés des Français, aux côtés de l’assurance-vie. Seulement, son taux très faible des dernières années a entaché son image. Le nouveau taux annoncé pour août devrait lui redonner de l’allant, même si la hausse en question ne couvre pas entièrement l’inflation. En juin, l’évolution des prix à la consommation atteint 5,8 %.