Après deux ans de calvaire à cause du Covid-19 et des restrictions sanitaires, les salles obscures reprennent doucement du rythme. En France, Pathé, le leader du marché, entend se relever rapidement de ces difficultés en réalisant des investissements ambitieux sur les équipements et les contenus. D’où son intention d’entrer en Bourse. Fermées pendant plusieurs mois pendant la pandémie, les salles de cinéma de Pathé ont rouvert en mai 2021. Cette longue période d’inactivité a pesé dans le bilan du groupe, qui accuse une perte colossale de 100 millions d’euros sur les exercices 2020 et 2021.
Après cet épisode compliqué, la compagnie part sur des bases plus ou moins solides cette année, portée notamment par une fréquentation relativement soutenue. Entre janvier et juillet, les salles obscures françaises enregistrent 87,8 millions d’entrées, encore loin des 123,18 millions observés sur la même période en 2019. Pathé Gaumont mise sur une entrée en Bourse pour pouvoir se relancer.
Renflouer les caisses après deux ans difficiles
Si tout se passe comme prévu, des actions Pathé Gaumont seront bientôt accessibles aux détenteurs de PEA désireux d’investir dans les compagnies du septième art. Le leader français des salles de cinéma envisage en effet d’entrer en Bourse, avec l’objectif de lever des fonds pour son renouveau.
L’entreprise dirigée par la famille Seydoux n’est pas la seule à se trouver dans cette situation.
ImportantLe groupe Cinéworld – également affaibli durant la pandémie – vient de se mettre sous la protection du « Chapter 11 », la loi qui régit les faillites d’entreprises aux États-Unis.
Cette opération juridique lui donne un délai suffisant pour trouver de l’argent frais et restructurer ses dettes. En France, le réseau CGR connaît les mêmes difficultés et n’écarte pas la possibilité de chercher un repreneur dans un avenir proche.
Cette option a été étudiée également par Pathé Gaumont. L’absence de candidat oblige le groupe à se tourner vers une introduction en Bourse, dont le succès est loin d’être acquis . Tout dépendra de la perception de la valeur de la compagnie par les marchés, en fonction de ses résultats financiers de l’exercice 2022 et 2023. Sur ce point, l’entreprise de production et de distribution d’œuvres cinématographiques se montre plus ou moins rassurante. En mars, elle affirme que son bilan annuel dépendra principalement du niveau de fréquentation des salles obscures cette année.
Une introduction en Bourse en gestation depuis un an
Sans entrer dans les détails du montage et des banques qui pilotent l’IPO, Pathé Gaumont se félicite de l’avancement du projet. Le groupe vise ainsi une première cotation en 2024. Selon ses plans élaborés depuis un an, cette opération devrait générer des fonds suffisants pour couvrir les investissements nécessaires à sa relance.
Pathé prévoit de dépenser 100 millions d’euros en nouveaux équipements et en contenus . Jérôme Seydoux, patron de l’entreprise, évoque en particulier le cas des projecteurs numériques classiques utilisés dans les salles du réseau depuis plus d’une décennie. Arrivées en fin de vie, ces installations seront remplacées dans les prochaines années.
La compagnie ambitionne aussi de se positionner sur le marché des séries . Pathé développe actuellement un service de vidéo à la demande destiné au marché français, après avoir expérimenté le concept aux Pays-Bas depuis 2017.