Selon la Banque de France, entre janvier et juin 2023, les épargnants ont amassé près de 26 milliards d’euros sur leur Livret A. Une collecte record, mais qui ralentit au second trimestre.
Le Livret A fait le plein. Selon les statistiques publiées par la Banque de France vendredi 11 août, les épargnants ont placé sur leur Livret A près de 26 milliards d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré, au premier semestre 2023. Soit autant que de janvier à décembre l’année passée.
Il s’agit d’une collecte record pour le placement préféré des Français, depuis qu’il a été généralisé à toutes les banques en 2009. En outre, à la fin juin, son encours a atteint un total de 401,3 milliards d'euros, un niveau lui aussi sans précédent.
Un taux à 3% et une inflation toujours importante
Le succès de ce placement, détenu par plus de 80% des Français selon l'Observatoire de l'épargne réglementée, n’est pas une surprise. Car depuis le 1er février, son rendement est passé de 2% à 3%. Un taux que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a décidé de geler jusqu’en 2025 le mois dernier. Et qui s’avère six fois supérieur à ce qu’il n’était il y a un an et demi. En effet, pour rappel, la rémunération du Livret A était de 0,5% le 1er janvier 2022.
Par ailleurs, le contexte inflationniste, préoccupant pour de nombreux ménages, les pousse également à épargner lorsqu’ils le peuvent, au détriment de la consommation. Sans compter que le Livret A leur permet de placer leurs économies sans risques, tout en retirant leur argent sans délai en cas de dépenses imprévues.
Le LDDS et le LEP suivent le mouvement
Mais l’inflation n’as pas été profitable qu’au Livret A. Son cousin, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), a engrangé 8,7 milliards au premier semestre 2023. Le tout, grâce à un taux de 3%, calqué sur celui du Livret A. Ce qui font d’eux les placements sans risques, et sans contraintes à l’ouverture, parmi les plus compétitifs. Si l’on excepte, bien sûr, le Livret d'épargne populaire (LEP), qui attire de plus en plus d’épargnants.
Pour cause, depuis le 1er février 2023, son taux est deux fois supérieur à celui du Livret A et du LDDS. En revanche, il se destine uniquement aux foyers aux ressources modestes.
Une collecte de plus de 37 milliards d’euros sur les produits d'épargne réglementée
Ainsi, sur les six premiers mois de l’année, les produits d'épargne réglementée ont collecté environ 37,4 milliards d’euros, dont près de 25 milliards d'euros entre janvier et mars. De fait, ces produits "n'ont engrangé « que » 12,4 milliards d'euros au deuxième trimestre”, rapportent Les Echos. Le signe d’un ralentissement de l’épargne des Français, qui recommencent à consommer “notamment pour financer les vacances d'été”, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.
Ce ralentissement de la collecte sur les livrets d’épargne réglementée devrait d’ailleurs se poursuivre au second semestre de l’année. Notamment si, comme le prédit l’Insee, l’inflation continue de ralentir. Et puisqu’“entre la rentrée scolaire et les cadeaux de Noël, les Français ont davantage de dépenses à couvrir au deuxième semestre”, rappellent Les Echos.
Toutefois, malgré ce ralentissement, le taux d’épargne des Français devrait demeurer élevé et atteindre 18,1% en 2023, prédisait en juin l’institut statistique. Seule la période de la crise du Covid-19 a connu un taux d’épargne plus important, dépassant les 20%.