Alors que l’Insee a publié le 30 juin son taux prévisionnel d’inflation pour le mois de juin, il est aisé de connaître le futur taux théorique du Livret A au 1er août. Et la rémunération qui devrait s’appliquer à cette date risque de décevoir les épargnants.
Chaque semestre, le taux de rémunération du Livret A, et de son cousin le LDDS, est révisé. Et à chacune de ces échéances, dont la prochaine est fixée au 1er août, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, émet ses recommandations à Bercy sur l’évolution de ce taux.
Pour ce faire, il se base sur deux données. D’une part, la moyenne semestrielle de l'€ster, ce taux calculé par la Banque centrale européenne (BCE) et utilisé par les banques pour les échanges d'argent au jour le jour, qui a atteint 2,65% en 29 juin.
D’autre part, la moyenne semestrielle de l'inflation, qui sera vraisemblablement de 5,60%. “Vraisemblablement”, car il faudra attendre le 13 juillet pour savoir si le taux d’inflation définitif de juin sera conforme à la prévision de l’Insee de 4,5%, dévoilée par l’Institut statistiques le 30 juin.
4,10% au 1er août, une hypothèse peu probable
Si c’est le cas, comme ça l’est généralement, le taux du Livret A est censé grimper à 4,10% au 1er août, contre 3% actuellement, selon le site d’information MoneyVox. Un taux de rémunération qui aurait de quoi réjouir les 55 millions de détenteurs de ce livret d’épargne réglementée. Car en un an et demi, ce taux serait alors multiplié par quatre (le taux du Livret A au 1er février 2022 était de 1%).
Cette hypothèse, toutefois, est peu probable. En effet, en invoquant des circonstances exceptionnelles, comme il l’a déjà fait en janvier 2022, le Gouverneur de la Banque de France n'est pas obligé d’appliquer strictement la formule de calcul du Livret A.
Une solution qu’il devrait adopter, pour ne pas se mettre à dos les banques, pour qui la hausse du livret d’épargne préféré des Français est coûteuse. Mais également pour ne pas mettre en péril le financement du logement social. En effet, c’est la Caisse des Dépôts qui prête de l’argent à des organismes de type HLM, à des taux indexés sur celui du Livret A.
Vers un taux intermédiaire entre le taux actuel et le taux théorique
Interrogé ces dernières semaines par les Echos à ce sujet, François Villeroy de Galhau a affirmé vouloir “trouver le bon équilibre entre l'intérêt des épargnants et l'intérêt des emprunteurs”. Traduction : il devrait suggérer au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, un taux intermédiaire entre le taux actuel, et le taux théorique d’une application automatique de la formule de calcul. Un taux que le ministre devrait, comme à son habitude, suivre.
Avant même la prévision d’inflation dévoilée par l’Insee pour le mois de juin, l'économiste Philippe Crevel pronostiquait déjà un futur taux du Livret A à 3,5%. Verdict le 13 juillet.