Bloqué à 3% au 1er août, et ce pour 18 mois, le taux du Livret A ne rivalise pas avec celui de l’inflation. Car celui-ci s’élevait à 4,5% sur un an à la fin du premier semestre. Mais les autres placements font-ils mieux que le Livret A ? Décryptage.
Ne pas perdre trop d’argent plutôt qu’en gagner. C’est ce à quoi se résolvent de nombreux Français à l’heure où, en juin dernier, l’inflation s'élevait encore à 4,5% un an, selon l’Insee.
Pour cela, ils sont plus de 55 millions à miser sur le Livret A, qui leur rapporte depuis le 1er février 3% net d’impôts. Mais alors qu’ils espéraient une revalorisation de son taux à plus de 4% au 1er août, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé qu’il serait maintenu à 3% pendant 18 mois.
Le Livret A et le LDDS : des placements sans risque au rendement négatif
Dans ce contexte, il est légitime pour de nombreux épargnants de chercher des placements plus rémunérateurs. Car avec un taux à 3%, le rendement réel du Livret A est négatif. Pour autant, “actuellement, il n’y a pas de placements sans risque qui vous fasse gagner de l’argent”, assure au Parisien l’économiste Quentin Demé.
De son coté, Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne, estime qu’“en l’état actuel des choses, le Livret A et le LDDS offrent une rémunération garantie attractive”. Alors que “si vous allez sur les fonds euros de l’assurance-vie, vous n’êtes pas sûrs, loin de là, d’avoir un rendement de 3 % net”, ajoute-t-il.
Des “super livrets” aux taux attractifs...seulement l’affaire de quelques mois
Ainsi, le seul placement qui, aujourd’hui, permet d’avoir un rendement positif, c’est le Livret d'épargne populaire (LEP). Depuis le 1er février, ce placement anti-inflation est rémunéré à 6,1%, ce taux passant à 6 % au 1er août. Toutefois, seuls les ménages les plus modestes y sont éligibles, soit 18,6 millions de foyers.
Si vous n’êtes pas éligible au LEP, ou si vous avez atteint son plafond, fixé aujourd’hui à 7 700 euros avant de passer à 10 000 euros au 1er octobre, vous pouvez être tenté d’ouvrir un “super livret”. Il s’agit de livrets aux taux boostés qui peuvent atteindre 4% de rémunération. Le revers de la médaille, c’est qu’”une fois la période définie passée, qui ne dépasse pas quelques mois en règle générale, les taux retombent assez bas”, avertit Philippe Crevel. Généralement, ils retombent à 2,50 voire 1%. Par ailleurs, les intérêts sont soumis au prélèvement fiscal unique de 30 %.
Pas de rendements sans risque au vu de l’inflation
D’ici à ce que l’inflation décélère, en principe, autour des 3 % en début d’année prochaine, les Français semblent donc condamnés à perdre de l’argent. Sauf s’ils décident de prendre quelques risques, plutôt que de se contenter des livrets d’épargne réglementée, des livrets aux taux boostés, ou des fonds en euros de l’assurance-vie. “Pour contrecarrer l’inflation avec l’assurance-vie, il faut raisonner en unités de compte sur le long terme”, confirme l’économiste Quentin Demé.
Autre option : miser sur la bourse. “Sur les cinquante dernières années, c’est 7 à 8 % de rendement moyen par an”, souligne Quentin Demé. Vous pouvez par exemple ouvrir un Plan épargne en actions (PEA). Mais pour en récolter les gains, il faudra vous armer de patience, car il s’agit d’un placement à moyen-long terme. Et vous risquez de ne pas retrouver tout l'argent investi selon l’évolution des marchés.