Les produits d’épargne à taux administrés s’orientent vers une nouvelle contraction de leur rémunération en 2026. La modération durable de la hausse des prix, désormais stabilisée à un niveau très faible, entraîne mécaniquement un ajustement défavorable pour les principaux livrets grand public. Ce énième recul interroge la capacité de ces supports à maintenir leur attractivité face à un environnement économique en mutation.
- En 2026, le Livret A et le LEP subiront une nouvelle réduction de leur taux, conséquence de l’inflation modérée et des taux interbancaires constants.
- Le Livret A devrait se situer autour de 1,5 %, tandis que le LEP restera légèrement supérieur grâce à des balises règlementaires et des ajustements ministériels possibles.
- Ces conditions pourraient pousser les épargnants à explorer d’autres instruments financiers pour sécuriser et valoriser leur capital face à la baisse progressive des livrets réglementés.
Des performances affectées par la stagnation de l’inflation
L’inflation évolue désormais sous le seuil de 1 % depuis plusieurs mois. Cette situation modifie directement les paramètres utilisés pour recalculer la rémunération des livrets régis par l’État. Ce repli marqué prive ces produits du facteur qui, ces dernières années, avait permis une revalorisation temporaire de leurs intérêts. Avec une inflation annuelle quasiment inchangée entre octobre et novembre, la perspective d’une baisse devient difficile à contourner .
Le taux du Livret A, qui fait l’objet d’une actualisation officielle en début d’année, est déterminé par une formule intégrant l’évolution des prix sur un semestre glissant, ainsi que les conditions observées sur le marché monétaire. Sur la période allant de l’été à la fin de l’automne, l’indice des prix à la consommation est resté sous la barre de 1 %, tandis que les niveaux des taux pratiqués sur le marché interbancaire se sont maintenus autour de 2 %.
La combinaison de ces deux éléments conduit à un résultat théorique inférieur au ratio actuellement appliqué. L’ajustement envisagé ramènerait la rémunération proche d’un palier légèrement supérieur à un point et demi, ce qui induirait un recul simultané de l’ensemble des livrets d’épargne alignés sur ce barème, notamment le LDDS.
L’Épargne populaire face à son plus bas rendement
La spécificité de ce support réside dans son lien étroit avec l’inflation : sa rémunération suit exactement la progression moyenne des prix. Avec un indicateur sous 1 %, le rendement prévu descend à un plancher quasi inédit .
Toutefois, le dispositif bénéficie de deux mécanismes destinés à éviter un effondrement trop brutal de sa performance. Le premier impose un écart minimal par rapport au Livret A : la rémunération du produit populaire doit impérativement rester supérieure de plusieurs dixièmes de point. En second lieu, le ministère des Finances peut ajuster ponctuellement la formule officielle, sur recommandation de la Banque centrale.
Si ces mesures exceptionnelles venaient à être reconduites, le taux du livret dédié aux foyers modestes pourrait être maintenu à un niveau sensiblement supérieur à celui issu du calcul automatique, limitant ainsi l’impact de la faiblesse de l’indice des prix.
Des arbitrages à prévoir pour les épargnants
La prochaine révision des taux souligne les limites structurelles des placements réglementés lorsqu’ils sont indexés étroitement sur l’évolution des prix. Dans un contexte de faible inflation, leur attractivité se réduit inexorablement, ce qui incite les détenteurs de liquidités à s’interroger sur la répartition de leur épargne. La contraction programmée de la rémunération en 2026 pourrait ainsi conduire une partie des ménages à réévaluer leurs stratégies, notamment en diversifiant davantage vers des supports moins volatils.