Un début d’année en demi-teinte pour le Livret A

Un changement de paradigme s’opère sur le marché de l’épargne en France, où le Livret A, pilier des ménages, voit son attractivité s’éroder. La baisse de sa collecte en février illustre ce repli, résultant à la fois de la diminution du taux de rémunération et de la montée en puissance de l’assurance-vie.

Un fléchissement de la collecte du Livret A

Produit d’épargne plébiscité par les Français, le Livret A connaît un ralentissement notable. En février, sa collecte nette s’est élevée à 940 millions d’euros, un montant significativement inférieur aux performances habituelles pour cette période. Pour les experts,

La contraction à mettre sur le compte de la révision du taux de rémunération, passé de 3 % à 2,4 % début février.

Anticipant cette baisse, de nombreux épargnants avaient choisi de placer massivement leurs fonds en décembre, accentuant ainsi l’écart avec les afflux de capitaux traditionnellement observés en début d’année.

Malgré une timide amélioration par rapport au mois de janvier,

ImportantLa collecte du Livret A a chuté de 60 % en comparaison avec février 2023, s’inscrivant parmi les performances les plus basses de ces quatorze dernières années.

Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) présente une trajectoire analogue, même si ses dépôts ont légèrement progressé sur douze mois, vraisemblablement en raison des épargnants ayant atteint le plafond de leur Livret A. En février, la collecte nette de ces deux livrets d’épargne s’est établie à 1,58 milliard d’euros, soit une diminution de 53 % sur un an.

Des performances contrastées et un encours toujours en hausse

L’épargne réglementée semble marquer un temps d’arrêt sous l’effet conjugué de la réduction des taux et du tassement de l’inflation. En revanche, malgré des souscriptions en deçà des attentes en début d’année, avec 2,48 milliards d’euros pour le Livret A et le LDDS, contre une moyenne de 8 milliards, les encours globaux continuent de progresser. Les dépôts atteignent des sommets, avec 605,5 milliards d’euros pour le Livret A et le LDDS, et 82,7 milliards d’euros pour le LEP.

Dans ce contexte, l’assurance-vie s’affirme comme une alternative privilégiée. En janvier, ce produit a capté 4,5 milliards d’euros, un montant record pour cette période depuis 2010.

ImportantPortée par les unités de compte, l’assurance-vie a ainsi vu son encours total franchir la barre des 2 000 milliards d’euros.

Les perspectives d’évolution de l’épargne restent néanmoins incertaines. Si les tensions géopolitiques actuelles peuvent encourager certains ménages à privilégier des placements liquides et sécurisés, d’autres pourraient être influencés par des rumeurs infondées circulant sur les réseaux sociaux, évoquant une possible confiscation de leur fonds par l’État.