Alors que l’inflation recule en France après une période de forte hausse, le rendement du Livret d’épargne populaire (LEP) pourrait être significativement revu à la baisse dès le 1er août. Plusieurs mécanismes pourraient cependant limiter cette baisse théorique, afin de protéger les épargnants.
- Le ralentissement de l’inflation pourrait théoriquement ramener le taux du LEP à seulement 0,9 % en août.
- Des dispositifs légaux empêchent cependant le taux du LEP de descendre sous 2,2 %.
- Les autorités ont la possibilité de déroger à la formule de calcul pour protéger les épargnants.
- La décision finale sur le nouveau taux du LEP sera prise d’ici la mi-juillet, après publication des chiffres définitifs de l’inflation.
Une dévalorisation liée à une inflation en net repli sur six mois
Les dernières statistiques de l’Insee montrent un ralentissement marqué de la hausse des prix. Sur la première moitié de cette année, l’inflation hors tabac a progressé à un rythme très modéré, culminant à 0,9 % en juin après des niveaux oscillant entre 0,6 % et 1,6 % au cours des mois précédents. Sur l’ensemble du semestre, la moyenne s’établit à 0,88 %.
Or, cet indicateur est la base de calcul pour déterminer le futur taux du LEP.
ImportantSi cette formule était appliquée strictement avec un arrondi au dixième supérieur, ce livret d’épargne ne devrait rapporter que 0,9 % à ses détenteurs à compter du 1er août.
En comparaison avec les 3,5 % en vigueur actuellement, l’effondrement serait de plus de 75 % !
Des garde-fous pour éviter une baisse trop brutale du taux du LEP
Cependant, une telle diminution ne se concrétisera pas aussi sévèrement. La réglementation prévoit des limites destinées à protéger les souscripteurs du produit, souvent des ménages aux revenus modestes. La première barrière réside dans l’obligation de maintenir le taux du LEP au moins à 0,5 point au-dessus de celui du Livret A.
ImportantSi le rendement de celui-ci est amené à descendre à 1,7 % comme prévu au début août, le LEP sera rémunéré à 2,2 %, écartant ainsi le risque d’un passage sous la barre de 1 %.
Alternativement, les autorités peuvent décider de déroger temporairement à la formule mathématique pour préserver l’attractivité du produit. Cette faculté a été utilisée à quatre reprises ces dernières années, comme en février, où Bercy et la Banque de France avaient gardé le taux du LEP à 3,5 %, au-dessus des 2,9 % résultant du calcul selon la méthode habituelle.
La question reste désormais de savoir si ces derniers vont recourir à cette marge de manœuvre. Il faudra patienter jusqu’à la publication des chiffres définitifs de l’inflation du mois de juin, prévue à la mi-juillet, pour être fixés. En attendant, les détenteurs du LEP retiennent leur souffle…