La question de mettre les citoyens à contribution pour alimenter le budget de l’Armée a de nouveau été soulevée après la prise de parole d’Emmanuel Macron le 5 mars dernier. Dans la pratique, le fléchage d’une portion de l’épargne des Français fait partie des solutions envisagées. Mais l’application de cette alternative risque de se heurter à diverses problématiques.
L’épargne des Français est colossale
Depuis plusieurs années maintenant, les Français ont tendance à privilégier les économies à la consommation. Les supports plébiscités incluent principalement les PER, les livrets réglementés et l’assurance vie. Le montant total de l’épargne des Français placée sur ces supports dépasse celui de la dette de l’État. Dans le détail, l’assurance vie, les livrets (tous types confondus) et les différents comptes courants des Français contiennent respectivement environ 2 000, 1 300 et 750 milliards d’euros.
Les livrets réglementés en ligne de mire
Actuellement, les fonds placés sur le livret A et le LDDS sont déjà en grande partie (60 %) utilisés dans le secteur du logement social. Le reste alimente les PME et les projets relatifs à transition énergétique ou l’économie sociale et solidaire. Puiser dans ces ressources pour soutenir l’industrie de l’armement serait problématique.
Créer de nouvelles solutions d’épargne
Compte tenu de la difficulté de l’accès aux fonds dans les produits d’épargne déjà existants, l’ancien directeur général de la Caisse des Dépôts a évoqué la possibilité de
Créer d’autres supports pour les particuliers, destinés à subventionner l’armement.
La mise en place d’un livret réglementé dédié au soutien de la Défense avait été proposée en 2024, mais les députés ne l’ont pas validée. Cette solution reste par ailleurs difficile à concrétiser compte tenu des contraintes et aspects financiers, administratifs et techniques.
- Le montant placé dans les livrets réglementés, l’assurance vie et les comptes courants s’élèvent actuellement à plus de 4 000 milliards d’euros.
- L’emploi d’une partie de cette somme colossale pour le financement de la défense, notamment de l’armement demeure une question sans réponse.
- Compte tenu de la complexité de l’accès aux fonds dans les livrets et l’assurance vie, la mise en place de produits spécifiquement destinés à ces secteurs est envisagée.