L'HISTOIRE SE REPETE
Après le mot " subprime ", la nouvelle expression à la mode c'est " fonds souverain ". On découvre en 2007 des noms dont on a la conviction qu'ils viennent d'émerger des pays émergents. Il est vrai que la multiplication des prises de participation opportunes et opportunistes des dernières semaines peut surprendre, voire inquiéter. Dubai à la rescousse de Citigroup, Singapour au chevet d'UBS, et pourquoi pas le fonds souverain Lybien dans la Société Générale après la visite de Khadafi à Paris. Tout cela est spectaculaire mais, désolé de vous décevoir, c'est, comme le disent les Américains, du " déjà vu ". Les fonds souverains ont toujours été actifs. Depuis des décennies. Ils étaient logés à l'époque directement dans les banques centrales. Et avaient la lourde tâche d'investir et de spéculer pour faire fructifier des réserves de changes qui étaient déjà colossales. Dans les années 80, impossible pour un trader sur les devises d'ignorer ces acteurs qui pouvaient faire fluctuer le dollar, le sterling ou la livre de plusieurs % en une journée. Et déjà à l'époque, c'était Singapour, à travers le même GSIC, Government of Singapore Investment Corporation, ou l'Indonésie à travers la banque Negara, ou encore la Chine avec la People's Bank of China qui faisaient la pluie et le beau temps. Quand aux traders actions, tous connaissaient les puissants et redoutés bras armés du gouvernement d'Abu Dhabi : l'ADIA (Abu Dhabi Investment Authority) et l'ADIC( Abu Dhabi Investment Corporation) qui entraient aussi brutalement que soudainement dans le capital d'entreprises européennes à des fins spéculatives. A-t-on également oublié que la LAFICO (Lybian Foreign Investment Company) était un actionnaire majeur du groupe FIAT ? Quant au milliardaire saoudien Al Waleed, c'est déjà grâce à Citibank qu'il avait fait une partie de sa fortune. Il a investi en 1991, quand Citibank était en quasi faillite, prés de 800 millions de dollars dans la banque Américaine. C'est la FED qui l'obligera par la suite à réduire sa participation car il contrôlait 15% de la première banque Américaine. 16 ans plus tard, il revient aux côtés du fonds de Dubai. Non. Vraiment. Tout cela n'a rien de nouveau. Ni d'inquiétant. Ce qui est inquiétant, c'est que les mêmes banques puissent faire les mêmes erreurs, encore et encore. L'histoire se répète...