Il ne manquait plus que cela pour amplifier la déprime générale. Voilà que l'Europe s'essouffle et plie sous le poids de l'inflation...
C'est un mot qui fait peur. Plus encore que celui de récession. Et surtout c'est un mot qu'on ne pensait pas adapté à l'Europe mais aux Etats Unis. Aux Etats Unis, la stagflation, combinaison d'un fort ralentissement économique et d'une hausse de l'inflation est déjà une réalité quotidienne. Mais on espérait que l'Europe échapperait à ce mal destructeur. Les indicateurs d'hier ont semé le doute. Indices des directeurs d'achat de la zone euro au plus bas depuis 2003, indice IFO allemand décevant. La hausse du pétrole et le ralentissement économique américain ont atteint l'Europe. Même la locomotive allemande s'essouffle.
Ces inquiétudes sur la croissance vont elles faire reculer la Banque Centrale Européenne le 3 Juillet?
Malheureusement non. La BCE augmentera ses taux d'un quart de point le 3 jullet. Car le problème de la staglation c'est l'effet ciseau. C'est le lose lose. Le perdant perdant. Quoi qu'on fasse, on sacrifie un des problémes. Si on monte les taux on s'attaque à la partie inflation mais on accentue la partie stagnation. Si on baisse les taux on combat la stagnation mais on laisse déraper l'inflation. A présent, on peut dire que toutes la banques centrales du monde ou presque sont confrontés au même problème.
L'euro a un peu glissé sur ces mauvaises nouvelles
C'est peut être le seul bon côté de ces mauvaises statistiques économiques. Les perspectives décevantes sur l'économie européenne pourrait permettre, enfin, à l'euro de glisser et au dollar de remonter. Cela donnerait une bouffée d'oxygène aux exportateurs européens et faciliterait la baisse de l'inflation par la baisse du prix des matières premières.