Entamé au début des années 2000, le mouvement de concentration des différents opérateurs boursiers a connu un tournant en Février avec l'annonce de la fusion entre NYSE Euronext et Deutsche Börse. Déjà à l'origine de la création d'Euronext en 2000, la bourse de Paris appartient donc au nouveau groupe qui inclura entre autres les bourses de New York et Francfort, et deviendra ainsi la première place boursière mondiale. Un rapprochement nécessaire pour lutter contre la concurrence et notamment l'émergence des plateformes alternatives
Annoncé depuis le 9 Février, la fusion des deux opérateurs boursiers Deutsche Börse et NYSE Euronext a été officialisée Mardi 15 Février 2011. Ils formeront ainsi la plus grande place boursière au monde devant la bourse de Hong Kong
Le groupe Euronext a été créé en 2000, suite à la fusion entre les bourses de Paris, d'Amsterdam et de Bruxelles. Après plusieurs acquisitions, notamment le LIFFE (London International Financial Futures and Options Exchange) et la bourse portugaise, Euronext fusionne en 2006 avec NYSE Group pour former la holding NYSE Euronext.
Le NYSE (New York Stock Exchange) correspond à la bourse de New York. Anciennement société à but non lucratif, Le NYSE avait en 2005 fusionné avec Archipelago Holdings pour alors devenir le NYSE Group.
Créé en 1993, Deutsche Börse gère la bourse de Francfort et également l'Eurex, leader mondial des dérivés. En 2006, Deutsche Börse avait fait une tentative de rapprochement avec Euronext, mais les actionnaires de la bourse européenne lui avait alors préféré un mariage avec la bourse de New York.
C'est donc en 2011 que le rapprochement entre NYSE Euronext et Deutsche Börse devrait avoir lieu. Il serait prévu que Deutsche Börse et NYSE Euronext fusionnent leurs entreprises par une transaction portant sur l'ensemble de leurs actions converties sous la bannière d'une nouvelle entité enregistrée aux Pays Bas. Si l'opération est menée à son terme, les actionnaires de Deutsche Börse détiendront alors 59 à 60% de la société issue du regroupement. Le solde sera détenu par les actionnaires de NYSE Euronext.
Cette annonce a été bien accueillie par le marché, notamment pour l'action NYSE Euronext qui s'est envolée de plus de 15% à New York après l'annonce des négociations.
Il faut dire que NYSE Euronext et Deutsche Börse AG espèrent être en mesure de réaliser environ 300 millions d'euros de synergies de coûts, principalement tirées d'économies d'échelle réalisées sur les technologies de l'information, les opérations de compensation, les opérations de marché et les fonctions de gestion.
Pour les clients et les actionnaires d'Euronext, c'est aussi une bonne nouvelle, dans la mesure où les clients devraient bénéficier également des économies réalisées, de processus de compensation simplifiés et de marchés plus liquides. Les actionnaires bénéficieront d'une offre combinée de revenus plus attractive et d'une croissance de gains accélérée.
Surtout le regroupement devrait permettre au nouveau groupe de faire face à la concurrence de plus en plus importante chez les opérateurs de bourses. De nouveaux acteurs ont brisé le monopole dont jouissaient les bourses traditionnelles et grignotent peu à peu les parts de marché, forçant les groupes historiques à se regrouper
Londres et Toronto veulent capitaliser sur les matières premières
Le mouvement de concentration entre les principales places boursières de la planète est en cours depuis une dizaine d'années, poussé par la rivalité croissante entre les différents opérateurs historiques. Ce n'est donc pas anodin que NYSE Euronext et Deutsche Börse ont choisi d'annoncé leur rapprochement le 9 Février, le jour de l'officialisation de la fusion entre les bourses de Londres et de Toronto.
En effet, le London Stock Exchange va prochainement racheter le TMX de Toronto. La transaction, qui valorise TMX à 3,2 milliards de dollars sur la base des cours de clôture de mardi (2,34 milliards d'euros), a été approuvée à l'unanimité par les deux conseils d'administration.
Les actionnaires de TMX recevront 2,9963 actions pour chaque action TMX. Les actionnaires du LSE détiendront 55% du nouvel ensemble.
Le nouveau groupe deviendra surtout la première plateforme mondiale de cotation pour les entreprises spécialisées dans l'extraction de ressources naturelles et la production d'énergie. Les deux bourses entendent capitaliser sur l'engouement planétaire pour les matières premières. Il sera coté sur les deux places boursières.
L'opération donnera naissance à la quatrième bourse mondiale, avec 4100 milliards de dollars d'actions échangées par an.
Le nouvel ensemble se hissera également en tête du classement des groupes boursiers mondiaux par le nombre de sociétés cotées. En termes de valeur boursière, le groupe combiné, qui n'a pas encore de nom de baptême, se classerait septième, avec une valeur d'environ 7 milliards de dollars.
Le groupe issu de la fusion aura un double siège social, à Londres et à Toronto, et ses composantes continueront d'être surveillées et réglementées par les autorités dont elles relèvent à l'heure actuelle
Le projet prévoit que les équipes de la haute direction et des cadres supérieurs du groupe issu de la fusion seront constituées en proportions équilibrées de dirigeants des deux organisations
Toronto et Londres sont déjà des places de prédilection pour les producteurs de matières premières, et en joignant leurs forces, elles espèrent attirer encore plus d'entreprises de ce secteur. C'est en tout cas la stratégie de leurs dirigeants, l'américain Tom Kloet et le français Xavier Rolet, qui deviendront respectivement président et directeur général du nouveau groupe. Ils comptent ainsi profiter du fait que de nombreuses compagnies minières, notamment russes et asiatiques, cherchent à entrer en bourse afin de financer l'expansion de leurs activités, peinant à suivre la croissance effrénée de la demande de matière premières dans les pays émergents.
Une stratégie qui pourrait leur permettre de faire face à la concurrence des autres opérateurs historiques, notamment NYSE Euronext et Deutsche Börse, mais aussi les nouveaux opérateurs, appelés plateformes alternatives, qui grignotent des parts de marché.
Les plateformes alternatives se rapprochent également
La MIFID, entrée en vigueur le 1er novembre 2007 a