La commission du Congrès chargée de concocter un plan de réduction du déficit ne dispose plus que de 48h pour trouver un consensus sur les moyens pour réduire la dette. Mais à Washington, le 'super comité' parlementaire chargé de cette lourde tache devrait surtout acter dans la journée son incapacité à trouver un accord de nature bipartisane.
La diminution des dépenses ne représente que l'un des aspects de la solution au problème du déficit. L'autre aspect, qui est tout aussi important, est la croissance économique.
Comme l'a souligné en août le bureau du Budget du Congrès américain, ou CBO, dans un rapport sur ses prévisions économiques et budgétaires, "l'évolution de la dette et du déficit fédéraux dépendra de la vigueur de la reprise économique et des politiques budgétaires qu'adoptera le gouvernement fédéral". Or la voie de la reprise reste plus qu'incertaine. Dans son rapport, qui explique les hypothèses sur lesquelles se fondent les prévisions de déficit, le CBO inclut toutefois quelques projections plutôt encourageantes.
Il table par exemple sur une croissance de 5% du PIB réel en 2015, ce qui serait une reprise notable après la croissance de seulement 1,7% prévue pour 2013, due en grande partie à l'expiration des programmes de relance et des avantages fiscaux décidés par l'administration Bush.
Le problème, c'est que la dernière fois que l'économie américaine a enregistré une croissance annuelle de 5% du PIB réel, en glissement annuel, c'était en 1984. Et cela s'est produit alors que l'économie se remettait d'une récession en double creux déclenchée par la décision de la Réserve fédérale de tuer l'inflation avec des taux d'intérêt extrêmement élevés.
Aujourd'hui, l'économie est toujours en phase de désendettement, plutôt qu'en train de sortir d'une récession de cycle économique classique. Il est donc moins probable que l'économie se redresse aussi rapidement, d'autant que le CBO prévoit une croissance de 4,4% pour 2014. La dernière fois que l'économie a enregistré une croissance annuelle supérieure à 4% deux années de suite, c'était pendant la bulle technologique.
Si la croissance s'avère moins robuste que ne l'envisage le CBO, le déficit va probablement continuer à se creuser, que la super-commission parvienne ou non à un accord sur une réduction des dépenses de 1.200 milliards de dollars.
Le Congrès doit donc impérativement s'attaquer aux déséquilibres budgétaires de long terme.