Le Fonds monétaire international considère que les inquiétudes des marchés quant à la situation budgétaire du Japon risquaient d'entraîner une envolée brutale des taux des emprunts d'Etat japonais, ce qui pourrait rapidement rendre la dette du pays insoutenable et ébranler l'économie mondiale.
Pourtant, le ratio dette publique/PIB est le pire des pays industrialisés, même comparé à celui de pays pris dans la tourmente de la crise de la dette européenne, comme l'Espagne et l'Italie.
Les experts du ministère des Finances du Japon redoutent un évènement qui fasse basculer le pays dans un chaos budgétaire, mais le gouvernement tarde à agir en raison de sa réticence à augmenter les impôts, en particulier après le séisme du 11 mars.
Selon le FMI, une hausse des taux des obligations d'Etat japonaises pourrait entraîner un retrait de liquidités sur les marchés de capitaux mondiaux, perturber les positions externes et, par un effet de contagion, créer des pressions haussières sur le rendement de la dette souveraine d'autres pays.
Le FMI estime que les inquiétudes du marché quant à la soutenabilité budgétaire du Japon pourraient entraîner une envolée soudaine de la prime de risque des titres japonais, sans augmentation simultanée de la demande privée.
Si la confiance des marchés s'érode, les autorités japonaises pourraient se trouver confrontées à un cercle vicieux composé de hausses de taux, de perte de confiance des investisseurs, d'une vulnérabilité accrue du système financier, d'une diminution de la marge de manoeuvre en matière de politique budgétaire et d'une contraction de l'économie réelle. Un phénomène déjà à l'oeuvre en zone euro.