Le taux de rendement de l'emprunt d'Etat espagnol à 10 ans a atteint un nouveau point haut historique. Lors de son adjudication, l'Espagne a placé 3.563 milliards d'euros sur une échéance 2022. Et le résultat est catastrophique puisque les taux espagnols dépassent le seuil des 7%, (7.088%) à 10 ans. Un taux record pour une émission de dette à 10 ans, signe d'une défiance réelle.
Les marchés actions amplifient leurs pertes. Paris recule de 1.26%, à 3026 points. Paradoxalement l'euro, qui a déjà beaucoup baissé, se maintient à 1.3454 face au billet vert.
Pour enrayer l'envolée des taux, les solutions paraissent dérisoires. Le président de l'ABI, l'association des banques italiennes a déclaré que les banques italiennes n'appliqueront pas de frais pour l'adjudication d'emprunts d'Etat italiens prévue le 28 novembre, cherchant ainsi à promouvoir l'achat des titres de dette auprès des particuliers et à témoigner leur confiance dans les obligations du pays. "L'objectif peut paraître symbolique. [...] Ce qui compte, c'est un sens de l'engagement, le souhait explicite de contribuer à renverser une tendance avec laquelle nous ne sommes pas d'accord", a écrit Giuseppe Mussari, le président de l'ABI, en référence aux taux records enregistrés par les emprunts d'Etat italiens.
Mais cette mesure risque d'être insuffisante pour apaiser les taux. Pour l'heure, seule la BCE a les moyens de soulager le marché obligataire en achetant des obligations.
C'est en tout cas l'avis de Giuseppe Mussari qui conclut que " La zone euro a besoin d'une banque centrale qui soit semblable à celles des démocraties occidentales ".