Carrefour sera la première société du CAC à entrer en piste pour le lancement des résultats trimestriels. Sauf surprise, les résultats devraient s'inscrire en repli selon le consensus qui table pour le deuxième trimestre sur un chiffre d'affaires en baisse de 3,7% pour s'établir à 21,58 milliards d'euros contre 22,41 milliards d'euros au 2ème trimestre 2011
A l ?occasion de la publication de ses résultats, le groupe pourrait annoncer qu'il compte poursuivre cette stratégie en se recentrant sur les marchés dans lesquels il occupe une position stratégique et ne devrait pas rester majoritaire dans certaines de ses joint-venture.
De toute façon, la crise souveraine et la conjoncture déprimée en France et dans le sud de l'Europe devraient impacter de manière significative les résultats ainsi que les perspectives de croissance du groupe.
En France par exemple, la part de marché du groupe de distribution atteint son plus bas historique. Or, l'hexagone est le premier marché de Carrefour, et de très loin puisque 43,3% du chiffre d'affaires est réalisé en France. En repli de 1,4 point en six mois, la part de marché tombe 20,9% au 10 juin, d'après les chiffres de Kantar Worldpanel arrêtés au 10 juin que La Tribune s'est procurés.
Plus précisément, les hypermarchés Carrefour ont perdu 0,9 point et ses supermarchés 0,4 point, alors que, selon des données de TNS, les ventes du groupe seraient en recul de 6,3% sur la période allant du 1er janvier au 10 juin de cette année.
Les analystes interrogés par Reuters anticipent des ventes en recul de 5% à 6% dans les hypermarchés au deuxième trimestre 2012, à périmètre comparable et hors essence, après un recul de 5,8% au premier trimestre. Mais la baisse des ventes sera vraisemblablement encore plus forte que prévu.
De son côté, le principal concurrent de Carrefour, l'enseigne Leclerc, rattrape son retard en gagnant 1 point de part de marché au 10 juin, pour détenir désormais 18,4% des ventes de produits alimentaires et de grande consommation. Quant au titre, délaissé par les investisseurs en raison du news flow négatif, il s'inscrit en repli de 25% depuis le 1er janvier et a fondu de 41,54% sur une année glissante. La valorisation est en conséquence faible, puisque le titre se paye 11,1 fois les bénéfices attendus pour 2012 et seulement 8,9 fois pour 2013.