La santé économique de la Suède est incontestable. Mais son économie, très ouverte, est aussi étroitement liée à celle de l'Europe. Avec 70% des exportations suédoises à destination de la zone euro, et des liens forts entre son secteur financier et celui de la zone euro, Stockholm subit, comme ses voisins, les soubresauts de la crise européenne. Car cette défiance envers la zone euro pousse les investisseurs à se refugier vers les actifs les plus liquides et réputés les plus surs.
Au gran dam de la banque centrale qui a vu sa devise s'apprécier de 8% sur l'année 2011. Car une monnaie trop élevée pénalise la compétitivité et étouffe les exportations. Conséquence de la crise souveraine qui freine la croissance, le ministère suédois des Finances a abaissé ses pronostics de croissance pour 2012 de 1,3% à seulement 0,4% après 3,9% en 2011.
Jeudi dernier, la Banque centrale a décidé d'agir en sortant l'artillerie lourde. Alors que l'inflation est faible et devrait le rester cette année, " la politique monétaire doit donc demeurer expansionniste afin de soutenir la reprise" expliquait la Riksbank. La banque centrale a donc abaissé son taux directeur d'un demi point afin d'enrayer la hausse de sa monnaie pour donner un coup de pouce aux exportations. De quoi décourager les investisseurs qui avaient fait grimper la couronne suédoise à un plus haut depuis 5 mois face à la monnaie unique.
Et le desserrement monétaire produit déjà ses effets. Depuis son sommet, la couronne suédoise s'est déprécié de 5% et ne gagne plus que 1,26%, sur une année glissante. Mais avec un CDS suédois à 5 ans qui se négocie à seulement 67 points, soit 30 points en dessous de la prime de risque pour s'assurer contre un défaut de l'Allemagne, la couronne suédoise a encore de beaux jours devant elle.