Vranken-Pommery Monopole sollicite à nouveau ses actionnaires. La maison de Champagne augmente son capital à hauteur de 42,5 millions d'euros à raison d'une action nouvelle au prix de 19 euros pour trois anciennes, soit une décote de l'ordre de 20% par rapport au dernier cours côté avant cette annonce.
A noter que Bissinger appartenait jusqu'à présent...au holding de Paul-François Vranken ! La société cotée va donc se charger de reprendre la maison de champagne d'entrée de gamme pour la coquette somme de 34 millions d'euros... Un peu cher payé pour une entreprise dont la situation financière n'est pas des plus saines avec une dette de 45,80 millions d'euros pour des capitaux propres de 4,12 millions d'euros au 31 décembre 2011. Le ratio dettes sur capitaux propres ressort donc à quatre chiffres... Les autres acquisitions portent sur une société de courtage, une SCI propriétaire de 2,6 ha de vignes dans l'Aube et d'une agence commerciale pour les produits du groupe Vranken-Pommery Monopole et distributeur des Champagnes Bissinger sur le marché de l'est européen.
Concernant l'opération à proprement parler, la souscription d'actions nouvelles sera réalisée au prix unitaire de 19 euros par action à raison de 1 action nouvelle pour 3 existantes conduisant ainsi à la création de 2.234.271 actions nouvelles. L'augmentation de capital sera garantie par le holding CHC de Paul-François Vranken pour 30,1 millions d'euros et Crédit Agricole dans une proportion qui permet d'assurer 75% de la levée de fonds.
C'est donc la deuxième opération de ce genre orchestrée par Paul-François Vranken, la première avait été lancée à l'occasion du rachat des rosés languedocien Listel en 2009. Cette emplette avait été guidée par la volonté de construire un portefeuille de marques complet et donc de ne plus rester tributaire des performances du champagne. Mais les petites bulles ne vont plus trop recette en ce moment, les aficionados de la boisson champenoise ne sont plus au rendez-vous notamment en Europe mais aussi dans les pays émergents, où un ralentissement a été constaté. En marge de la publication de ses ventes trimestrielles, Vranken
a annoncé qu'il était pas " en mesure, à date, de confirmer ses prévisions de résultats annoncées le 30 avril 2012 " dans un contexte de grande incertitude économique des marchés sur lesquels le groupe opère. Désormais, le niveau de rentabilité opérationnelle, espéré par la maison champenoise " sera bien entendu fonction du mix des ventes réalisées au cours du dernier trimestre, représentant traditionnellement le pic d'activité de ce secteur ". Le titre connait un accès de faiblesse, il cède 20% depuis l'annonce de l'augmentation de capital et reste cher payé avec une VE/ROC de 15x les estimés pour 2012.