Zodiac Aerospace reste hermétique à la crise. Et les derniers chiffres de l'équipementier aéronautique témoignent de la résistance du groupe malgré un trou d'air dans le ciel économique mondial.
Les effets liés au périmètre de consolidation ont un impact positif de 5,6 points sur la croissance des trois premiers mois. L'équipementier a indiqué qu'il évoluait " dans un environnement aéronautique qui reste porteur " et prévenu qu'il " devrait bénéficier de son implication importante dans les nouveaux programmes d'avions civils en cours de développement et de montée en cadence, du développement de son offre retrofit et de la croissance du marché après-vente ".
C'est que depuis la vente de sa branche Marine en 2007, le groupe a totalement changé de physionomie. Fini les bateaux pneumatiques qui ont fait la renommée du groupe. Place désormais à l'aéronautique, un secteur porteur et qui démontre sa résilience à un contexte économique difficile. Alors, Zodiac Aerospace s'est articulé autour d'un triptyque gagnant à savoir : les équipements de sécurité, les systèmes embarqués et les intérieurs de cabine. Cette nouvelle organisation est effective depuis décembre 2012. Aerosafety & Technology, Aircraft Systems et Cabin Interiors. Cette dernière activité représente la part la plus importante du chiffre d'affaires de Zodiac Aerospace (1.6 milliard d'euros sur l'exercice 2010/2011) et compte parmi ses plus gros clients des acteurs du marché commercial, régional et des constructeurs d'avions d'affaires. Un positionnement judicieux alors que la flotte mondiale d'avions commerciaux devrait être multipliée par deux d'ici 2030 tandis que l'aviation militaire est en première ligne des coupes budgétaires, austérité oblige. Alors, pour renforcer sa présence dans l'aviation commerciale, Zodiac Aerospace ne s'est pas privé de renforcer son offre à travers des opérations de croissance externe.
Bien au contraire...Plusieurs sociétés sont tombées dans l'escarcelle du français comme en 2010 avec les achats de l'allemand Sell, du français Quinson et du canadien Cantwell Cullen. Ces trois acquisitions avaient dopé les chiffres du groupe au titre de l'exercice 2010/2011.
Loin d'être rassasié pour autant, Zodiac a continué ses emplettes avec l'acquisition de l'américain Heath Techna, spécialisé dans les intérieurs de cabine complexes pour l'aviation commerciale au printemps 2011 et de Contour Aerospace, le spécialiste britannique des sièges d'avions, en décembre de la même année. Puis récemment, Zodiac Aerospace et Embraer, le leader brésilien des avions régionaux, ont signé un accord pour créer une société commune qui sera chargée de la fabrication d'éléments d'intérieur de cabine pour la famille de jets Embarer170/190. On est bien loin des débuts de Zodiac en 1896, le groupe ne produisait que des ballons dirigeables de sport et de tourisme.
Sur le plan purement boursier, la capacité de Zodiac Aerospace à résister à un climat économique adverse a donné des ailes au titre de l'équipementier aéronautique. Le groupe reste toujours au rendez-vous avec des perspectives de croissance toujours aussi solides, des marges qui au mieux s'apprécient, au pire se maintiennent. Pas étonnant que certains opérateurs érigent l'action parmi les stars de la cote parisienne. Une cote d'amour, qui a propulsé le titre sur les 128,50 euros le 19 décembre dernier, soit un plus haut historique pour l'action Zodiac Aerospace. Et sur 5 ans, l'action a pris... 400%. ! Un beau parcours pour une entreprise qui fête ses 30 ans de Bourse. C'est en effet en 1983 que la société basée à Plaisir fait son entrée au Second Marché de la Bourse de Paris. Avec de telles performances sur le plan opérationnel, grâce à nouvelles opérations de croissance, le titre est promis à un bel avenir.