Ingenico vient de mettre dans son panier le belge Ogone, leader européen des services de paiement en ligne, pour une valeur d'entreprise de 360 millions d'euros. Le fabricant de terminaux de paiement souhaite ainsi compléter son offre de services de paiement sur tous supports, dite " multicanal ", par une offre intégrée de services en physique, ligne et mobile.
En 2012, Ogone employait plus de 280 personnes et a généré 42 millions d'euros de chiffre d'affaires avec une marge d'Ebitda d'environ 30%. Son fort dynamisme commercial, illustré notamment par le contrat de marque blanche remporté auprès de Barclaycard, devrait se traduire par une croissance du chiffre d'affaires de plus de 30% en 2013.
Le rapprochement du portefeuille de clients et la combinaison de l'infrastructure des entités du groupe Ingenico avec la plateforme d'Ogone " permettra la réalisation d'importantes synergies grâce à la vente de services complémentaires ainsi qu'à l'optimisation des offres, pour un impact attendu de plus de 20 millions d'euros additionnels sur l'Ebitda en 2015 ", souligne le groupe. L'opération devrait être neutre sur le bénéfice net par action en 2013 et fortement relutive en 2014 (avant allocation du prix d'acquisition). Le financement de l'acquisition sera constitué de 120 millions d'euros de trésorerie et de 240 millions d'euros de lignes de crédit déjà obtenues. La finalisation de la documentation transactionnelle et la réalisation de l'opération devraient intervenir au 1er trimestre 2013, notamment après confirmation de l'absence d'opposition de la Banque Nationale de Belgique.
Pour rappel, Ingenico a relevé son un chiffre d'affaires annuel compris entre 1,18 et 1,2 milliard d'euros contre 1,14 milliard. Le groupe reste confiant quant à un objectif de marge d'EBITDA supérieure ou égale à 18,3%, dans une fourchette de 216 à 221 millions d'euros. Ce changement de mire était intervenu après la publication d'un solide troisième trimestre. Une performance qui témoigne de l'insolente santé affichée par Ingenico en ces temps troubles sur le front économique.
Le titre gagne 6,50% sur un mois. Mais seul point noir du dossier, c'est sa valorisation haut de gamme : il se paie près de deux fois ses ventes annuelles estimées pour l'année 2013 et les bénéfices se payent 23 fois pour 2012 et plus de 20 fois pour 2013 pour un titre qui évolue sur les 45 euros ! Mais c'est peut être le prix à payer pour une société qui ne déçoit pas et qui atteste, publication après publication de sa solidité. Les perspectives de croissance d'activité sont en effet toujours satisfaisantes, avec un engouement tout particulier dans les pays émergents. Conserver.