L'investisseur activiste Guy Wyser-Pratte entend être actif au sein du groupe Solocal, anciennement PagesJaunes.
Une situation qui a été héritée du rachat de PagesJaunes par KKR à France Telecom, par LBO, c'est-à-dire une reprise en ayant recours au levier de l'endettement En 2006, France Telecom avait vendu ses 54% dans PagesJaunes à KKR et Goldman Sachs. Mais, les bases de l'opération n'étaient pas des plus saines, pour une valeur entreprise de 6,1 milliards d'euros, la dette représentait 10 fois l'Ebitda. . Les dividendes de la cible sont censés rembourser la dette contractée par la holding de reprise, en l'occurrence KKR Mais ce montage financier ne s'est pas déroulé comme prévu, le groupe tarde à compenser le déclin de son activité d'annuaires imprimés par l'essor de son activité Internet. Et le cours du titre avec, le dossier est passé de 7 euros en juin 2011 à 1,87 euros à la fin 2012 avec un plus bas historique inscrit à 1,24 euro en fin juillet 2012.
La valorisation de PagesJaunes en Bourse a ainsi fondu comme neige au soleil alors que la suppression du coupon, l'an dernier, a accéléré le courant vendeur. PagesJaunes était une des valeurs les plus prisées de la place parisienne pour son copieux rendement. Cet atout en moins a éloigné les opérateurs du titre... Il n'y a pas que les actionnaires qui ont pleuré le dividende, cette absence de coupon a définitivement condamné le montage de LBO. Le holding d'acquisition ne pouvait plus compter sur la remontée de dividendes de PagesJaunes pour rembourser la colossale dette de 1,8 milliard d'euros à ce jour. Alors pour enrayer l'hémorragie, PagesJaunes a obtenu fin 2012 un accord pour proroger jusqu'en septembre 2015 plus de 91% des dettes venant à échéance en novembre 2013...Si PagesJaunes a réussi repousser son mur de la dette, le groupe n'en est pas tiré pour autant tant le chantier pour rétablir une situation financière assainie est encore dantesque. Il n'y a pas que les équilibres financiers qui ont été ébranlés, la confiance du petit porteur aussi...
Cité par ?Les Echos', l'ancien marine estime que "KKR et Goldman Sachs ont d'abord siphonné la trésorerie de la société pour s'enrichir au détriment de la société. Ensuite, Cerberus a pris le contrôle de PagesJaunes sans faire d'OPA". Toujours d'après le journal économique, Guy Wyser-Pratte " veut ainsi forcer Cerberus à faire une offre à un prix attractif. ", qualifiant PagesJaunes de " pépite française". Alors pour redorer le blason de la " pépite " Guy Wyser-Pratte entend rallier d'autres actionnaires à sa cause. Pour se faire, Guy Wyser-Pratte a pris place au tour de table de Solocal. Pour l'instant, il n'a acheté que 0,85% du capital du groupe de médias. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne souhaite pas faire entendre sa voix. Il réclame deux sièges au conseil d'administration de l'éditeur d'annuaires, une requête qui fera l'objet d'une résolution soumise à l'assemblée générale prévue le 5 juin.