AgroGeneration traverse une mauvaise passe. En effet, la société issue du rapprochement avec Harmelia en 2013, affiche une structure financière déséquilibrée, sous le poids d'un endettement trop lourd. Ainsi, Agrogeneration a décidé de restructurer sa dette avec l'émission d'Obligations Subordonnées Remboursables en Actions Nouvelles ou Existantes (OSRANE) avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS) pour un montant proche de 65 millions d'euros.
AgroGeneration a terminé le premier semestre de son exercice 2014, clos le 30 juin dernier, sur une perte nette de 11,9 millions d'euros, après une perte proforma de 15,4 millions en 2013. Ce déficit net provient notamment de pertes de change nettes (- 12,6 millions d'euros) sur la dette libellée en dollars contractée auprès d'établissements de crédit, et qui s'explique par la dévaluation brutale' de la devise locale (- 46% au 1er semestre). Les intérêts de la dette se montent, eux, à 4,6 millions.
Surtout, les fonds propres de la société se sont contractés pour passer de de 51 millions à 21,6 millions d'euros entre le 31 décembre 2013 et le 30 juin 2014. Parallèlement, l'endettement a augmenté de 71,5 millions à 85,3 millions sur la période. Agrogeneration explique la contraction des fonds propres par un contexte géopolitique incertain en Ukraine puisqu'il " obère l'obtention de conditions financières raisonnables pour financer le cycle de production de la société ". Si cette situation ne se débloque pas, elle " pourrait à terme perturber l'activité. "
Dilution pour l'actionnaire qui n'utiliserait pas son droit de souscription
Compte tenu de cette situation, AgroGeneration va émettre des OSRANE, des obligations subordonnées remboursables en actions nouvelles ou existantes à échéance 2019 pour un montant proche de 65 millions d'euros. L'objectif de cette OSRANE est de se substituer à la dette obligataire existante qui s'élève à environ 55 millions d'euros et de lever 10 millions d'euros en numéraire. AgroGeneration envisage l'émission d'un maximum de 650 000 OSRANE, d'une valeur nominale unitaire de 100 euros, émises au pair dont une partie serait garantie par la compensation des obligations existantes.
Le droit préférentiel de souscription (DPS) est maintenu. Mais un actionnaire qui choisirait de ne pas exercer son droit préférentiel de souscription (DPS) pourrait être au " maximum " dilué de 60,76% dans le cas où toutes les OSRANE seraient souscrites et converties à la première échéance de coupon en actions.
Risque d'une procédure de sauvegarde
Afin de mettre en oeuvre cet accord, AgroGeneration explique avoir obtenu auprès du Président du Tribunal de Commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de conciliation avec ses créanciers. L'objectif de la procédure de conciliation est de recueillir l'accord de l'ensemble des porteurs d'obligations de s'engager à souscrire à l'émission d'OSRANE par compensation de la totalité de leurs créances. Les porteurs d'obligations (BAGRO) seront consultés en Assemblée Générale à cet effet, le 15 janvier 2015.
Dans le cas où l'unanimité ne serait pas atteinte, " AgroGeneration serait contraint de se placer en procédure de sauvegarde financière accélérée ". Si le plan de sauvegarde financière accélérée était arrêté par le Tribunal, il vaudrait alors engagement de souscription des OSRANE par l'ensemble des porteurs d'obligations.
AgroGeneration a d'ores et déjà obtenu l'accord de ses principaux actionnaires et obligataires (dont Konkur), représentant près de 80% des obligations en circulation sur ce projet. Ces derniers se sont engagés à souscrire, par compensation avec leurs créances obligataires, à raison d'une OSRANE par obligation.