La valorisation de Glencore fond comme neige au soleil. Le géant du négoce en matières premières a vu son action plonger de plus de 30%. Une séance noire qui entre dans l'histoire d'un groupe qui depuis son introduction en Bourse en 2011, a vu sa capitalisation boursière fondre de... 85%. Et selon plusieurs analystes, la descente aux enfers n'est pas prête de s'enrayer. La baisse des matières premières et la situation financière de Glencore devraient précipiter cette déroute.
Le groupe Glencore est malade, souffrant d'une dette quasi-incurable à en croire les dernières notes d'analystes. Alors, Glencore s'est fixé un objectif ambitieux de quelque 7,7 milliards de dollars d'économies d'ici la fin de l'année. Pour tenter de maintenir le géant à flots, la direction n'y est pas allée avec le dos de la cuiller : suppression du dividende, augmentation de capital, réduction des coûts... Glencore entend par ailleurs céder pour 2 milliards de dollars d'actifs, réduire ses fonds de roulement de 1,5 milliard et stopper au moins provisoirement la production de cuivre dans les mines de Mopani (Zambie) et de Katanga (République démocratique du Congo), pas assez rentables aujourd'hui. En outre, Glencore veut vendre une participation minoritaire dans ses affaires agricoles, selon des sources proches.
Selon Liam Fitzpatrick analyste du secteur des matières premières chez Credit Suisse cité par ?Les Echos', Glencore a baissé davantage que ses concurrents ces trois derniers mois, en raison de ses faibles résultats, à la fois dans la branche mine et dans la branche négoce. " Le groupe pâti également du poids de sa dette qui dépasse les 30 milliards de dollars, ainsi que d'un manque de communication sur sa stratégie " a-t-il ajouté.
Le cours des métaux au tapis
En plus de ces inquiétudes entourant la structure financière de Glencore, le contexte macroéconomique devrait jouer les trouble-fête. Glencore est en première ligne du reflux des cours des matières premières. Fer, plomb, fer, cuivre, charbon, le prix des minerais et des métaux sont au plus bas depuis six ans. L'indice S&P GSCI, a par exemple cédé 15% de sa valeur depuis le début de l'année et 45% depuis les plus hauts de 2011 en raison des préoccupations accrues concernant la faiblesse de la demande de la Chine, deuxième économie et premier consommateur mondial de métaux.
Une tendance de fond risque de se confirmer alors que l'Empire du Milieu a vu son activité manufacturière tomber au plus bas depuis 6 ans et demi en septembre. La production manufacturière chinoise en septembre n'a jamais été aussi faible depuis la crise financière mondiale et les nouvelles commandes, indicateurs de la demande aussi bien intérieure qu'extérieure, sont tombées à un creux de près de quatre ans Après deux décennies de croissance effrénée, la croissance économique de la Chine devrait donc atterrir à 7% cette année....
Ces turbulences chinoises nourrissent également les inquiétudes d'Investec. La banque craint que le " contexte difficile pour les compagnies minières l'amène à se demander " quelle valeur il restera pour les détenteurs d'actions si les prix ne s'améliorent pas?".
>> Le secteur des matières premières va encore rester très exposé au ralentissement chinois. Attention, terrain glissant.
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