Le marché va enfin connaitre l'impact de la chute de cours du pétrole sur les bénéfices des grands majors pétroliers. Après Chevron, le géant britannique BP et l'américain ExxonMobil viennent de dévoiler leurs résultats trimestriels. Sans surprise, les bénéfices sont en chute libre, alors que le WTI américain dégringole de 18% depuis le début de l'année, autour des 30$.
La baisse des cours du pétrole a fait fondre le profit de l'amont (exploration et production) à 857 millions de dollars, contre 4,6 milliards un an auparavant, alors que la production s'est accrue de 4,8% sur une base équivalent-pétrole.
En revanche, le profit de l'aval (raffinage et commercialisation) a plus que doublé à 1,4 milliard, grâce à des marges plus élevées et secondairement à des effets volume et mix. Le profit de la chimie s'est enfin tassé à 963 millions.
Sur l'ensemble de l'année écoulée, ExxonMobil a vu son bénéfice net divisé par deux à 16,2 milliards (soit 3,85 dollars par action), mais il a atteint son objectif d'atteindre une production de 4,1 millions de barils équivalent pétrole par jour.
La compagnie pétro-gazière américaine explique que de nouveaux développements au Canada, en Indonésie, en Norvège, aux Etats-Unis et en Afrique de l'Ouest lui ont apporté 300.000 bep/jour de capacité de production.
Autre major qui vient de dévoiler ses comptes, BP vient d'annoncer qu'il avait accusé une perte de 6,5 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) sur l'ensemble de l'année 2015 contre un bénéfice de 3,78 milliards en 2014.
La perte de l'an dernier dépasse celle de 3,72 milliards de dollars accusée en 2010, année de la marée noire, dont les coûts associés totalisent désormais quelque 55 milliards de dollars.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net ajusté est ressorti à 196 millions de dollars, bien en-deçà des estimations des analystes qui l'attendaient en moyenne à 730 millions.
Avant BP, Chevron avait annoncé la semaine dernière avoir subi sur les trois derniers mois de 2015 sa première perte trimestrielle depuis plus de 13 ans, la deuxième compagnie pétrolière américaine mesurant à son tour l'impact de la chute des cours du brut sur ses comptes.
Royal Dutch Shell avait prévenu le 20 janvier que le résultat de son quatrième trimestre serait divisé par plus de deux. Exxon Mobil, plus grande entreprise pétrolière cotée, devrait également annoncer avant l'ouverture de Wall Street une chute de 50% de son résultat du quatrième trimestre.
Sans surprise, la chute du baril de pétrole plombe ces géants de l 'indutrie