Société générale a annoncé ne pas être en mesure de confirmer son objectif de rentabilité des fonds propres pour 2016 à cause des contraintes réglementaires et des incertitudes sur l'économie mondiale. Un manque de visibilité lourdement sanctionné en Bourse. Le titre chute de 12,5%, à 27,50 euros ce qui porte son repli annuel à 35,4%.
La saison des résultats annuels a aussi apporté son lot de déceptions comme la perte record essuyée par Deutsche Bank, le premier résultat négatif de Credit Suisse depuis 2008 ou les résultats décevants de la division gestion de fortune chez UBS.
"L'augmentation des exigences en capital et l'environnement économique et financier ne permettent pas de confirmer l'objectif de ROE de 10% dès fin 2016", écrit la banque dans un communiqué diffusé à l'occasion de la publication de ses résultats annuels 2015, où cet indicateur s'établit à 7,9%.
Pourtant avec un ratio Core equity tier 1 de 10,9% à la fin de l'année, soit 20 points de base de plus qu'attendu par les analystes interrogés par Reuters, la banque au logo rouge et noir dépasse l'exigence minimum de 9,75% fixée par la Banque centrale européenne pour ce début d'année.
"La révision du ROE 2016 est considérée comme un profit warning", a commenté un analyste interrogé sur la chute du cours de Bourse, même si le groupe se dit néanmoins "confiant dans la capacité de son modèle à générer une rentabilité sur fonds propres de 10%" à terme.
A l'instar d'un secteur plombé par la volatilité des marchés, la capitalisation boursière de Socgen a fondu de 37% depuis le début de l'année mais le cours s'était vivement repris mercredi (+8,99%) à la faveur d'un rebond généralisé des valeurs financières.
Le coût du risque de Société générale au quatrième trimestre s'est élevé à 1,157 milliard d'euros contre 746 millions attendus, notamment en raison notamment d'une provision supplémentaire de 400 millions d'euros pour les litiges, une enveloppe qui atteint 1,7 milliard à fin 2015.
Le résultat net au quatrième trimestre s'établit à 656 millions d'euros et a notamment bénéficié de la plus-value de 147 millions d'euros réalisée lors de la cession de sa participation dans le gestionnaire d'actifs Amundi.
Sur l'année, le résultat net part du groupe est de 4,001 milliards, une progression de près de 50% par rapport à 2014.
Notant que les "conditions de marché instables observées au cours du deuxième semestre 2015 ont freiné la croissance des revenus de la Banque de Grande clientèle et solutions investisseurs (GBIS)", Société générale dit miser en 2016 sur le développement de sa banque de détail en France, dont les résultats ont contribué à tirer ceux du groupe en 2015.
"L'accent sera en particulier mis sur l'accélération de la transformation digitale des réseaux de banque de détail en France et le développement de Boursorama", fait valoir la banque qui s'est félicité d'un nombre "record" d'ouvertures de comptes et d'une reprise des encours de crédit, notamment grâce à la renégociation de prêts immobiliers.
Le dividende proposé par la banque à ses actionnaires passe de 1,20 euro à 2 euros, un paiement en ligne avec les attentes, selon Reuters.