Dans un marché parisien qui lâche 2%, le secteur bancaire reste sous pression à Paris, toujours déstabilisé par le referendum qui a conduit la grande Bretagne à sortir de l'Union européenne. Après une chute -20 % vendredi, Société Générale abandonnait encore plus de 6,84%, à 26,83 euros. BNP Paribas chute de 6,4% à 36,88 euros après -17,4% vendredi alors que Crédit Agricole lâche 4,54% à 7,30 euros après -14% de baisse vendredi.
La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne risque en effet de fragiliser davantage un modèle économique bancaire déjà malmené par la faiblesse des taux. "Avec le Brexit et ses conséquences, la question de la profitabilité du secteur revient plus que jamais sur le devant de la scène", souligne ainsi Natixis.
Les analystes se retrouvent contraints de revoir leur copies . JP Morgan a ainsi abaissé ses objectifs de cours sur les banques françaises. Le broker valorise désormais Société Générale à 31 euros par action, contre 34 euros auparavant, BNP Paribas à 36 euros (contre 40 euros) et Natixis à 4,2 euros (contre 5 euros). Il reste "Neutre" sur Société Générale et Natixis, mais conseille de "Sous-pondérer" BNP Paribas.
Pour autant, le courtier estime que "l'impact de la sortie de l'Angleterre devrait être gérable" pour les banques françaises au vu de leur exposition relativement limitée au Royaume-Uni. Cette zone représente en effet seulement 5,8% du produit net bancaire de BNP Paribas, 5,5% de celui de Société Générale, et 3,7% de celui de Crédit Agricole SA.
Même son de cloche rassurant du côté de Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire française, qui a estimé vendredi que les "banques françaises seront parmi les moins "impactées" par les conséquences du Brexit.
"Je ne crois pas que ce soit les banques françaises qui seront les plus impactées dans leurs choix opérationnels" par rapport à d'autres établissements car "elles ont gardé deux pieds à la fois à Paris et à Londres", a déclaré le patron de la Société Générale lors d'une conférence de presse de la Fédération bancaire française.
Quoi qu'il en soit, le secteur reste chahuté face à cette période d'incertitude qui s'ouvre.