Vallourec est incontestablement la valeur du jour. Le fabricant de tubes pour l'industrie pétrolière flambe de 17% après avoir publié un communiqué pour faire taire les doutes sur sa situation financière, taclant au passage S&P qui avait dégradé la note de crédit de l'industriel.
Retour sur les épisodes "Vallourec et sa liquidité". Lundi soir, l'agence de notation S & P a mis le feu aux poudres en dégradant la note du spécialiste des tubes en acier sans soudure. Celle-ci est désormais à " B- " contre " B " jusqu'à présent, assortie d'une perspective négative. Pour l'agence, le maintien d'un flux de trésorerie opérationnel disponible (FOCF) négatif " continue d'éroder la trésorerie de la société, ce qui la rend dépendante de ses lignes de crédit bancaire, notamment à partir du deuxième trimestre 2019".
S&P avertit sur le risque d'une "détérioration marquée de la situation de liquidité", qui rendrait le groupe vulnérable. Dans ces conditions, Vallourec serait dans l'incapacité à rembourser ses lignes de crédit bancaire ou le conduirait à rompre les conditions de celles-ci, les "covenants", pourrait le conduire à dégrader une nouvelle fois sa notation.
Une liquidité "solide"
Vallourec n'a pas tardé à contre-attaquer en se fendant d'un communiqué de presse apportant des précisions complémentaires concernant sa situation de liquidité. Le groupe revendique une position de trésorerie "solide avec 769 millions d'euros de trésorerie et de 2,2 milliards d'euros de lignes de crédit bancaires à moyen et long terme confirmées et non tirées à fin septembre. A la même date, son endettement net était de 2 097 millions d'euros, dont une dette à court terme de 1 072 millions d'euros, incluant 264 millions d'euros de billets de trésorerie.
De son côté, le ratio d'endettement retraité selon la définition des contrats bancaires (" covenant bancaire ") était évalué à 71% au 30 septembre 2018, loin du plafond fixé à 100%.
Merci Bank of America Merrill Lynch
Dans la tourmente, Vallourec peut compter sur le soutien de Bank of America Merrill Lynch, qui vient de passer à l'achat sur le titre avec toutefois un objectif coupé à 3 euros. Pour le bureau d'études, les inquiétudes sur la solvabilité de Vallourec n'ont pas lieu d'être. En faisant la somme des parties, le groupe devrait être valorisé deux fois plus que son cours actuel.