En deux siècles d’existence, le livret d’épargne préféré des Français n’a pas arrêté de faire parler de lui. De fait, il est arrivé à surmonter les polémiques soulevées par le gel de son taux d’intérêt à un niveau historiquement bas. Et ce, en affichant des résultats record qui n’ont pas été enregistrés depuis une décennie.
Frôlant les deux milliards d’euros selon les chiffres communiqués par la Caisse des Dépôts, la collecte nette du livret A atteint le même niveau qu’il y a dix ans, une période pourtant faste en raison de la généralisation de sa distribution sur l’ensemble des enseignes bancaires françaises.
Par ce bilan plus qu’optimiste, ce placement à capital garanti a prouvé une fois de plus qu’il est le chouchou des épargnants. Huit d’entre eux sur dix en disposent d’ailleurs un actuellement.
Dans le fond, cet enthousiasme cache plusieurs autres raisons. Son fonctionnement simple, par exemple, ainsi que la garantie du capital qu’il offre et sa fiscalité avantageuse sont des atouts non négligeables. Mais cette enveloppe brille surtout par sa grande liquidité à l’heure actuelle où un climat d’incertitudes socioéconomiques semble régner.
Plusieurs cordes à son arc
Le livret A est l’un des produits les plus plébiscités en France. Le fait est que ce placement a pour objectif primaire de préserver les fonds placés par les épargnants contre la hausse des prix à la consommation. Un critère de choix de taille pour les Français dont la majorité privilégie la sécurité en matière d’épargne.
Outre la sécurisation du capital, plusieurs autres avantages peuvent être soutirés en détenant ce type de livret, notamment :
- Son fonctionnement souple étant donné qu’il est facile de souscrire ou de clôturer son contrat ;
- Son plafonnement élevé fixé à 22 950 euros ;
- Sa liquidité à tout moment ;
- Sa fiscalité très attrayante.
Sur ce dernier point, il convient de préciser que le placement est totalement exonéré d’impôt. Aucune taxe ni contribution sociale ne sont appliquées aux profits générés. Ce qui compense en quelque sorte sa faible rémunération. En effet, celle-ci a été fixée à un niveau plancher, à 0,75%, jusqu’au moins en 2020.
Quoi qu’il en soit, le livret A attire bon nombre de ménages économisant par précaution. Il se trouve qu’au début de l’année, plusieurs perspectives d’économistes portant sur l’éventuelle dégradation de l’économie mondiale et nationale a suscité de vives appréhensions quant à l’avenir financier de tout un chacun. Une certaine prudence est alors de mise.
Deux résultats fort prometteurs en dix ans d’intervalles
La conjoncture profite incontestablement au livret A, ne serait-ce que de compter le nombre de ses détenteurs. En effet, 80% des Français en détiennent un. Mais en plus d’un portefeuille considérablement garni, les dépôts sont tout aussi volumineux. À en croire les données statistiques de la Caisse des Dépôts, les sommes qui y sont placées s’élevaient à 1,97 milliard d’euros nets au mois de mars dernier.
Et force est de constater qu’une collecte similaire a été enregistrée dix ans auparavant. Sauf que si des résultats semblables s’étaient produits en mars 2009, c’est parce qu’un dispositif venait d’entrer en vigueur rendant le livret disponible auprès de toutes les banques françaises, si sa distribution était exclusivement attribuée à trois enseignes seulement auparavant, dont La Banque Postale, la Caisse d’épargne et le Crédit Mutuel.
À savoir, son petit frère le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) gagne également du terrain en enregistrant une collecte nette de plus d’un demi-milliard d’euros, 540 millions pour être exacte. Ce qui rapproche de la barre des 10 milliards d’euros le total cumulé depuis janvier, à raison de 9,7 milliards pour les deux supports réglementés.