Plus d'épargne chez les français que les européens

    La politique de soutien à l’économie instaurée par la Banque centrale européenne impacte notablement sur le rendement de l’épargne financière des ménages qui ne gagne plus rien sinon très peu. Certes, la situation actuelle est plus supportable que dans les années 70 – 80, et la rentabilité n’est pas la seule motivation pour mettre de côté son argent, mais cela n’empêche pas les épargnants de se poser des questions sur les décisions qu’ils vont prendre par la suite.

    Avant d’être un moyen d’investir de l’argent pour le faire fructifier, l’épargne est avant tout une renonciation à la consommation. La majorité des ménages y ont recours pour se prémunir des éventuelles dépenses imprévues, pour mettre en route un grand projet ou tout simplement pour se constituer un complément de revenus pour la retraite. D’autres raisons, comme l’aspect social et moral, peuvent aussi pousser les épargnants à s’y lancer. Ce qui mène à dire que la rentabilité n’est pas le seul point important dans un placement financier.

    C’est ce que démontrent les Français en épargnant davantage malgré les taux bas qui sévissent actuellement le marché de l’épargne. Une vision étendue permet toutefois d’observer un engouement pour l’investissement immobilier pour l’ensemble de la zone euro même si ce dernier rapporte également moins et que les prix des biens se sont accrus.

    Le placement immobilier devient une alternative en vogue

    Depuis ces dernières années, la dégradation du rendement de l’épargne financière est flagrante dans tous les pays membres de la zone euro. Certains taux se trouvent même en deçà de zéro après avoir pris en compte l’inflation. Pour le produit le plus courant en France, le Livret A, par exemple, il était négatif d’un point l’année dernière. À préciser qu’il s’agit d’un placement défiscalisé.

    Les rémunérations de ceux soumis à l’impôt sont, de ce fait, bien plus faibles. Si l’on ne cite que les livrets bancaires français et les supports en euros qui rapportent respectivement 0,26% et 1,6% brut en moyenne. À savoir, ces fonds garantis de l’assurance-vie sont victimes de la baisse constante des taux des emprunts d’État dont le niveau est devenu très bas depuis le début de ce mois.

    L’environnement des taux bas, l’instabilité des marchés boursiers et leur répulsion face aux éventuels risques liés aux placements plus rémunérés ont poussé les épargnants à se tourner vers la pierre. D’autant plus que ce type d’investissement offre plus de sécurité et plus de rentabilité même si cette deuxième motivation a tendance à décliner un peu.

    Ainsi, les investissements immobiliers se sont accrus de 3% à l’échelle européenne, en 2018. Le faible coût d’endettement dû au niveau général des taux d’intérêt ayant joué un rôle capital dans cette affluence. Une dynamique qui n’est pas près de décroître malgré la remontée des prix qui est estimée à 22% en l’espace de quatre ans (2014-2018).

    L’attrait pour l’épargne persiste en France

    Devant l’effritement des rendements des placements financiers, notamment ceux du livret d’épargne, la réaction des épargnants peut être différente. Ils peuvent décider de :

    • Réduire la somme à mettre de côté ;
    • Au contraire, épargner davantage pour combler les pertes laissées par la baisse des profits ;
    • Délaisser complètement le produit qu’ils détiennent pour en ouvrir un autre mieux rémunéré.

    Si pour l’ensemble de la zone euro, la tendance est plutôt à la restriction avec un taux d’épargne moins élevé en 2018 par rapport à celui de 2014, passant de 5,5% à 3% du revenu disponible brut, les résidents de l’Hexagone semblent privilégier la deuxième option (un taux de 5,4% au troisième trimestre de 2018 contre 4,4% au T4-2013).

    Il est clair que la sécurité et la liquidité priment la rentabilité auprès des ménages français. La preuve, les dépôts à vue sont en nette progression pour s’élever à 200 milliards d’euros de plus que dix ans auparavant. C’est en quelque sorte un signe de plus que cette population se résigne face à l’actuelle faiblesse de certains produits d’épargne.

    Logo redacteur

    Écrit par
    Rédaction meilleurtaux Placement

    Ça peut vous intéresser

    Archives